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Au bord de la faillite avant le tragique événement, Charlie Hebdo compte aujourd’hui quelque 200 000 abonnés, contre 10 000 avant le 7 janvier. Ce jour-là, les frères Kouachi sont entrés au siège de l’hebdomadaire avec comme volonté de venger le prophète Mahomet, souvent caricaturé par les dessinateurs du journal. Cabu, Charb, Wolinski, Tignous,… de grands noms de la caricature française ont été tués en pleine conférence de rédaction.
De la faillite à la richesse…en passant par l’attentat
Le mercredi suivant, le numéro des « survivants« a été publié. Tiré à 7,3 millions d’exemplaires, ce dernier s’est littéralement arraché au cours des deux semaines suivantes. De leur côté, les abonnements se sont multipliés, passant de 10 000 à 200 000. À raison de 70 euros l’abonnement en moyenne par an, cela représente aujourd’hui près de 14 millions d’euros.
À cela il faut ajouter les recettes du numéro des « survivants« . Dans le cadre d’une opération de solidarité de toute la chaîne d’impression et de distribution, qui a accepté de travailler gratuitement, le journal doit toucher la totalité des recettes pour le premier million d’exemplaires, soit 3 millions d’euros. Quant aux 6 millions d’exemplaires restants, l’hebdomadaire percevra environ 40 % des recettes – pourcentage habituel -, soit quelque 7,5 millions d’euros supplémentaires.
Ventes, abonnements, dons et aide publique, le journal satirique n’a jamais été aussi « riche« . On parle de près de 30 millions d’euros.
À quand le prochain Charlie Hebdo ?
Pas de nouveau numéro prévu pour le 4 février, ni pour le 11 a déclaré Anne Hommel, chargée de la communication de l’hebdomadaire satirique depuis l’attentat.
« Aucune date n’est fixée » pour la parution du numéro 1179 a-t-on pu apprendre. « Entre deuil, fatigue et surexposition médiatique« , la rédaction « a besoin de temps » et « n’est pas prête » à sortir un nouveau numéro, rapporte Le Parisien.
Le 1179e Charlie devrait cependant être mis en vente le 25 février prochain, selon un tweet du journaliste Laurent Léger. Avec « probablement pas » de caricature de Mahomet à l’intérieur, d’après le rédacteur en chef, Riss, interviewé par Europe 1.
La tête du « propriétaire de Charlie » mise à prix
Si les soutiens envers Charlie ont afflué en masse partout à travers le monde après la tuerie du 7 janvier, l’hebdomadaire s’est aussi fait de nombreux ennemis après avoir mis une caricature de Mahomet en Une de son numéro des « survivants« . Au Niger, au Pakistan, en Algérie, de violentes manifestations ont eu lieu, faisant de nombreux blessés, voire parfois même plusieurs morts.
Lundi 2 février, un ancien ministre pakistanais a par ailleurs déclaré qu’il offrait une prime de 200 000 dollars à celui qui tuerait le propriétaire de Charlie Hebdo. « J’avais déjà déclaré que je ne tolère aucune attaque sur la sainteté du Saint Prophète« , a averti Ghulam Ahmad Bilour, toujours député. Selon le journal pakistanais, The Express Tribune, l’ancien ministre aurait même ajouté offrir 100 000 dollars de « compensation » à la famille des frères Kouachi.