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Deux journalistes français expulsés manu militari

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Les autorités marocaines ont expulsé deux journalistes français de l’agence Premières lignes, arrêtés dimanche pour avoir travaillé sans autorisation.

Les deux journalistes ont été interpellés alors qu’ils menaient des interviews dans les locaux de l’Association marocaine des droits de l’homme (AMDH), l’ONG de défense des droits la plus influente du royaume.

« Une vingtaine de policiers ont fait irruption dans nos bureaux et ont emmené les deux journalistes à leur hôtel, où ils ont fouillé leurs chambres« , a déclaré Youssef Raïssouni, membre d’AMDH, qui dénonce « l’intrusion dans son local central » de« plus de 40 personnes en civil munies d’instruments en fer pour défoncer les serrures« .

Une membre de l’association a été blessée durant l’intervention, lorsque les forces de l’ordre lui ont « arraché, par force, les clés du local et de son logement »et l’ont « agressée par des coups, des insultes ». La victime a été transportée à l’hôpital.

Premières lignes dit avoir demandé une autorisation de travail pour ses journalistes. Selon Benoît Bringer, rédacteur en chef de Premières lignes, une demande avait été envoyée voici plusieurs semaines, mais aucune réponse n’ayant été reçue, les journalistes ont décidé de partir au Maroc malgré tout.

Les journalistes très encadrés au Maroc

Ce n’est pas la première fois qu’un tel scénario se produit au Maroc. Le 23 janvier, une équipe de la chaîne arabophone de France 24, pourtant habituée à travailler dans le pays, avait elle aussi été empêchée de tourner une émission – ce jour-là consacrée à « l’humour comme moyen d’expression » après les attentats contre Charlie Hebdo –, au motif qu’elle ne possédait pas l’autorisation officielle.

Le Quai d’Orsay impassible

Paris ne compte pas protester auprès des autorités marocaines, a fait savoir à Premières Lignes le porte-parole du quai d’Orsay, Romain Nadal.

« Les choses sont en train d’être rétablies sur le plan politique [entre la France et le Maroc]. La coopération policière et judiciaire vient de reprendre. Nous sommes donc tournés vers l’avenir« , a dit le diplomate.

 

Source Reuters

 

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