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Deux nouveaux dessinateurs au sommaire du nouveau numéro

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L’hebdomadaire Charlie Hebdo, cible d’un attentat qui a fait douze morts le 7 janvier dernier, sortira mercredi son deuxième numéro post-attaques. Le journal Libération a indiqué qu’il serait tiré à 2,5 millions d’exemplaires.

Une semaine après les attaques, Charlie Hebdo avait publié un « numéro des survivants », avec Mahomet en Une, tiré à huit millions d’exemplaires.

Mais aucun autre numéro n’était sorti depuis.

Deux nouveaux dessinateurs

Au sommaire de ce numéro, en texte ou en dessin, une interview du nouveau ministre grec des Finances Yanis Varoufakis, DSK, Copenhague, le salon de l’Agriculture, la profanation d’un cimetière juif… Deux nouveaux dessinateurs font leur entrée aux côtés des survivants : l’Algérien Dilem, et Pétillon, jusqu’ici habitué du Canard enchaîné.

Juste avant les attentats, Charlie Hebdo était imprimé à 60 000 exemplaires et vendu à 30 000.

Dilem, l’Algérien rebelle

Ali Dilem est un dessinateur de presse algérien. Né en 1967 à El Harrach, il a fait ses armes une vingtaine d’années plus tard, d’abord au journal Alger Républicain puis au quotidien Le Matin. En 1996, il a intégré l’équipe du Liberté, quotidien généraliste algérien en langue française. Dans chacun de ses numéros, il s’illustrait en dernière page en publiant l’une de ses caricatures.  
 
À l’instar d’autres de ses collègues menacés de mort par des groupes terroristes islamistes (quatre ont été assassinés dans les années 1990), il subit des pressions similaires. Il a également été poursuivi plus de cinquante fois devant la justice. En 2001, le Code pénal algérien a même adopté une disposition surnommée « amendement Dilem », qui prévoit jusqu’à un an de prison pour offense au président de la République ou aux corps de l’État. Face aux menaces répétées de la part des islamistes radicaux – bien qu’il n’a jamais caricaturé Mahomet, sinon sa main qui sort d’un nuage – il vit aujourd’hui reclus et caché.
 

Pétillon, le Breton autodidacte

 
René Pétillon, dit Pétillon, a un parcours complètement différent. Né en 1945 à Lesneven, dans le Finistère, il s’est formé en autodidacte au dessin de presse et à la bande dessinée.
 
Pétillon est un élève moyen. Très tôt, il découpe des dessins humoristiques dans La Vie Catholique et Le Pèlerin, ce qui lui inspire sa vocation : dessinateur de presse. Contrairement à d’autres, il ne fréquentera ni les Beaux-Arts, ni les Arts-Déco. Ses premiers dessins paraissent en 1968 dans Planète et l’Enragé. Il collabore ensuite à différentes revues comme Vingt Ans, Penthouse et Plexus.
 
En 1972, il attaque la bande dessinée avec Voir Naples et mourir, un récit en six pages que Goscinny passe dans Pilote. Les lecteurs le connaissent aussi grâce à son fameux Jack Palmer, détective privé extrêmement dynamique et incompétent (au physique, un imper et un nez) que Guy Vidal fait débuter dans Pilote en 1974. Le même Jack Palmer connaîtra la célébrité en 2000, en allant se fourrer dans l’invraisemblable Enquête corse
 

Travailler contre la bêtise

« C’est reparti », peut-on lire sur la une de ce deuxième numéro post-attentats, divulguée par Libération.

Sous le texte, une meute de « clébards hostiles », selon le quotidien, parmi lesquels on reconnaît le Pape, la présidente du Front national Marine Le Pen, le chef de l’UMP Nicolas Sarkozy et un djihadiste, court après un chien qui tient le magazine dans le museau.

Luz explique avoir choisi des chiens car « ce sont des animaux irresponsables et soumis« . « Irresponsable, c’est Charlie, soumis, c’est tout les autres qui courent derrière », dit-il.

« Faut qu’on parle du retour de Charlie, mais pour dire que Charlie recommence à faire son travail, son travail contre la bêtise, contre le FN« , a ajouté le dessinateur lors de la conférence de rédaction, racontée par Libération.

Source Reuters

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