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François Hollande : « s’attaquer à un cimetière, c’est souiller la République »

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François Hollande était présent lors de la cérémonie organisée ce mardi matin en réaction à la profanation d’un cimetière juif à Sarre-Union (Bas-Rhin) par cinq adolescents. Agés de 15 à 17 ans, ils sont actuellement en garde à vue après la dégradation des 250 tombes. « S’attaquer à un cimetière, profaner, c’est insulter toutes les religions, c’est souiller la République« , a-t-il déclaré à la tribune.

« Le devoir de se recueillir »

Le président de la République n’a pas fait d’annonce dans ce qui se voulait un moment de recueillement et des prises de parole. « Nous avons le devoir de nous recueillir. Nous l’avons fait devant ces tombes renversées, ces sépultures brisées. Ce n’est pas la première fois que ce lieu du judaïsme alsacien est ainsi dévasté. Mais jamais avec cet acharnement, cette intensité, cette frénésie. La justice dira ce qui relève de l‘inconscience, de l’ignorance, ou de l’intolérance. Mais le mal est d’ores et déjà fait. »

« Actes insensés »

« Comment des jeunes peuvent faire des actes aussi insensés? Il faut des réponses. La fermeté est dans ces circonstances la seule réponse. Quiconque persistera en France à commettre des actes ou à proférer des messages de haine et d’incitation à la violence verra se dresser contre lui la République et ses lois », a-t-il martelé. « Quiconque commettra des actes antisémites sera inlassablement recherché, interpellé et condamné. La République sera plus forte que la haine », a insisté François Hollande.

 

Philippe Vannier, procureur de Saverne, a précisé que les motivations des jeunes gens, dont l’un se défend de tout antisémitisme, n’étaient pas connues et que ces derniers n’avaient pas d’antécédents. « Ils considéraient le cimetière comme étant abandonné », a-t-il dit lors d’une conférence de presse.

Pas de revendications claires

« C’est relativement important. Une grosse partie des stèles ont été bousculées, le cimetière a été saccagé », a constaté Richard Brumm, le premier adjoint au maire de la commune située à environ 80 km au nord-ouest de Strasbourg, près de la frontière allemande. « C’est assez impressionnant« , a-t-il ajouté, précisant qu’il n’y avait ni tags ni inscriptions qui permettraient d’identifier les revendications des profanateurs. Le président du Conseil régional d’Alsace, Philippe Richert, a pour sa part affirmé avoir vu des stèles soulevées.

« Une insulte à la mémoire »

Manuel Valls, Premier ministre, a dénoncé « un acte ignoble et antisémite, une insulte à la mémoire ».

Le grand rabbin de France Haïm Korsia a condamné pour sa part « un antisémitisme toujours plus virulent, qui s’en prend aux morts comme aux vivants ». Le cimetière juif de Sarre-Union a déjà été la cible de dégradations en 1988 puis 2001.

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Série noire

Cette profanation intervient dans une période de vive tension, après que des juifs ont été pris pour cibles lors des attentats de janvier et encore samedi 14 février dans un autre pays, au Danemark, dans des attaques semblables. La lutte contre le racisme et l’antisémitisme a été déclarée « grande cause nationale » en décembre par le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve. Un plan sera adopté d’ici fin février. 

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