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Hollande appelle la majorité à la « responsabilité »

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Après une semaine marquée par le bras de fer sur la loi Macron et à un mois des élections départementales, François Hollande a profité de sa visite au Salon de l’agriculture pour appeler sa majorité à « la responsabilité » et à « la lucidité« .

« Il faut entendre ce que demandent les Français. Qu’est-ce qu’ils demandent ? Que le pays change, que le pays réussisse« , a déclaré le président de la République.

L’article 49-3, briseur de majorité ?

Déterminé à faire passer le projet de loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques – Loi Macron en première lecture à l’Assemblée nationale, le Premier ministre Manuel Valls convoqué mardi 17 février un Conseil des ministres où il a été décidé de recourir à l’article 49-3 de la Constitution, mettant alors fin à toute discussion.

L’UMP et l’UDI ont alors immédiatement déposé une motion de censure. Votée jeudi 19 février, la motion n’est finalement pas passée – seulement 234 voix « pour« , contre les 289 nécessaires pour avoir la majorité et passer.

Samedi, François Hollande a assumé ce choix. « On allait encore passer trois mois ou quatre mois avant [que le projet de loi] ne commence à produire ses effets. Je crois que ce message-là, il faut que certains l’entendent, qu’ils soient dans la majorité ou qu’ils soient dans l’opposition« .

« Il y a un moment où si les parlementaires ne font pas ce que veut le pays, il y a une forme de défiance qui s’installe« , a-t-il ajouté.

La cause du bras de fer ? Les « frondeurs » PS. Contre certains points de la Loi Macron, la majorité était trop faible pour que le projet passe à coup sûr. Néanmoins, ces derniers n’ont pas souhaité, et n’avaient d’ailleurs aucun intérêt à le faire, voter pour la motion de censure.

Le fait est qu’au terme de cette semaine mouvementée, 60% des Français estiment samedi 21 février que le Parti socialiste risque d’imploser. À moins d’un mois des prochaines élections, François Hollande a donc appelé sa majorité à se ressaisir.

Hollande met en garde contre le FN

Dans un mois auront lieu les élections départementales. Le Front national de Marine Le Pen est actuellement en tête des intentions de vote – 29% contre 27% pour l’UMP-UDI et 21% pour le PS.

François Hollande s’est inquiété samedi sur la progression de ce « populisme« , de cet « extrémisme » et de « la contestation de ce qui est le fondement même de la République« .

Comment l’éviter ? Pour lui, la réponse est simple : « Il faut faire valoir des arguments, il faut surtout qu’on puisse avoir une protection, une sécurité pour ceux qui sont dans les espaces ruraux qui se sentent parfois abandonnés, oubliés, relégués« .

Le parti de Marine Le Pen, contre qui François Hollande met justement en garde, est pourtant à ce jour plus apprécié que ce dernier dans les zones rurales.

Mais le président avait bien appris sa leçon. Il a sorti un argument pour le moins non négligeable : « Le populisme dit qu’il faut sortir des pays qui composent l’Union européenne du marché commun, de l’Union européenne. Si on écoutait ces populismes, il n’y aurait plus d’aide, il n’y aurait plus de mécanisme pour assurer la protection dans les moments difficiles« .

Un « mensonge« , s’est alors empressé de rétorquer le FN. Qualifiant François Hollande de président « impuissant face à la colère qui monte sourdement des campagnes« . Dans un communiqué rédigé en réponse aux propos du président, le FN est d’ailleurs allé jusqu’à prédire « un vote massif des territoires ruraux en faveur du Front national lors des élections départementales« .

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