Mis en cause par une affiche le qualifiant de « profiteur de la crise », Gérard Mulliez, troisième fortune de France s’est invité à la réunion départementale des jeunes militants lillois pour les sermonner.
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Mécontent d’une affiche le taxant de « profiteur de la crise », Gérard Mulliez, le fondateur du groupe Auchan, a fait irruption lors d’une réunion des Jeunes communistes (JC) à Lille samedi 21 février, rapporte La Voix du Nord. Ceux-ci reprochent à l’homme d’affaires de 83 ans d’avoir « touché 126 millions d’euros de cadeau fiscal ». Sur l’affiche, il est représenté au-dessus d’une ouvrière, avec un écart de salaire mirobolant, et barré du slogan « Ils empochent, nous produisons ».
« Charabia idéologique » contre « lutte des classes »
Le milliardaire, troisième fortune de France, a débattu pendant quelques minutes avec les jeunes militants. Gérard Mulliez explique qu’il « crée des emplois avec [ses] magasins », tandis que ses interlocuteurs répliquent que ces mêmes salariés lui permettent « de verser des dividendes toujours plus grands aux actionnaires ».
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Le ton monte et le fondateur d’Auchan accuse les communistes d’utiliser un « charabia idéologique« , voire un « lavage de cerveau« , selon le secrétaire fédéral des JC. « À votre âge, j’avais déjà ouvert mon premier magasin », s’emporte l’octogénaire. Ces derniers, eux, trouvent que Gérard Mulliez « est l’illustration parfaite de la lutte des classes et d’un patron totalement déconnecté de la réalité ».
« Ferme et courtois »
Et puis, au terme d’un échange « ferme et courtois » selon un militant, le milliardaire est « tout naturellement reparti avec sa femme dans son énorme Range Rover« , comme l’indique le message posté sur le compte Facebook des JC. Un nouveau débat aura peut-être lieu : les Jeunes communistes ont invité publiquement « monsieur Mulliez à venir débattre prochainement sur le coût du travail et le coût du capital ».