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Le traumatisme des soldats à leur retour de Centrafrique

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C’était le 5 décembre 2013. La France déployait ses militaires en Centrafrique dans le cadre de l’opération Sangaris pour tenter de mettre fin une spirale de violences inter-communautaires née du renversement du régime de François Bozizé en mars 2013 par une coalition rebelle à dominante musulmane, la Séléka. Sur le papier, la mission devait être simple et rapide.

Le mal des soldats

14 mois plus tard, les militaires français sont toujours positionnés dans le pays. Ceux qui reviennent font état de souvenirs traumatisants, on parle d’ailleurs de « syndrome de stress post-traumatique ».

Au moins 12 % seraient atteints de ce « stress post-traumatique », selon un rapport sur l’impact psychologique de cette guerre sur les militaires français, publié par les députés Olivier Audibert-Troin pour l’UMP et Emilienne Poumirol pour le PS.

Parmi eux, Sylvain (le prénom a été modifié à sa demande). Âgé d’une vingtaine d’années, il raconte, au micro de France Info, des souvenirs qui, désormais, lui collent à la peau.

« C’était quotidiennement des corps sans tête repêchés dans le fleuve, ou retrouvés calcinés au bord de la route, même des enfants. Des personnes mutilées à coup de machettes par la foule en rage qui venaient vers nous pour trouver du secours. Tout cela, c’était monnaie courante ».

Un encadrement psychologique renforcé

Depuis 2008 et l’embuscade d’Uzbin en Afghanistan (10 morts parmi les militaires français), l’armée a mis en place de nouvelles mesures pour l’encadrement psychologique de ses soldats.

Des psychologues sont ainsi affectés à chaque unité et certains sont même envoyés sur les terrains d’opérations extérieures. C’est le cas, par exemple, au Mali et en Centrafrique.

Il y a également les fameux « sas de décompression », créés en 2009 pour préparer le retour des soldats chez eux. Trois jours de repos et de débriefing dans les hôtels étoilés avec massages…

Les deux députés auteurs du rapport qui vient de paraitre préconisent un comité de suivi, de meilleurs statistiques, une réintégration dans les régiments des hommes qui sont en arrêt maladie.

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