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Loi Macron : le ministre de l’Economie tacle le bilan de Nicolas Sarkozy

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Au terme d’une semaine marqué par un bras de fer sur le projet de loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques, le ministre de l’Économie, Emmanuel Macron, reste convaincu.

« Nous allons poursuivre les réformes avec détermination. Tout simplement parce que les Français l’attendent. Ils veulent que nous débloquions ce qui les entrave« , déclare-t-il au JDD ce dimanche.

Polémique au sein de l’Assemblée

Cette semaine, le Premier ministre Manuel Valls a convoqué un Conseil des ministres afin de décider du recours à l’article 49 alinéa 3 de la Constitution, mettant alors fin à toute discussion sur le projet de la Loi Macron. Le projet est ainsi passé (en force) en première lecture à l’Assemblée. Mécontents, l’UMP et l’UDI ont alors déposé une motion de censure qui n’a finalement pas recueilli la majorité lors de son vote jeudi 19 février.

Aujourd’hui, Emmanuel Macron n’exclut pas d’utiliser « la même méthode à l’avenir« . « Quand on est en situation d’urgence économique, on ne peut pas accepter d’être stoppés par le déni de réalité, les corporatismes, ou des jeux d’appareil politiciens« , assure-t-il au JDD.

Nicolas Sarkozy, « frustré par la pauvreté de son propre bilan« 

Au cours de cette semaine mouvementée, beaucoup de politiques se sont exprimés quant aux méthodes utilisées par le gouvernement pour faire passer la loi. Même l’ancien président UMP Nicolas Sarkozy est sorti de son silence.

« Quand on n’a pas la force de convaincre sa majorité, on n’a pas la force de convaincre les Français« , a-t-il lâché, jeudi matin sur Europe 1. « Si on utilise l’arme nucléaire pour la toute petite loi Macron, comment pourront-ils faire passer les grandes réformes ?« , a-t-il interrogé quelques heures à peine avant le vote sur la motion de censure.

Mais l’ex-conseiller de François Hollande ne s’est pas démonté. Dans le JDD de ce dimanche, Emmanuel Macron ne mâche pas ses mots quand il est revient sur l’intervention du président de l’UMP.

« L’ancien président est sans doute frustré par la pauvreté de son propre bilan« , déclare-t-il. Avant de poursuivre : « L’UMP, qu’a-t-elle fait ? Une décennie perdue qui nous a laissés sans réforme, mais avec des dettes à éponger. Leur proposition, c’est de ne rien faire. Ne pas toucher aux notaires. Ne pas ouvrir les magasins le dimanche. Ne rien changer aux prud’hommes« .

« Le résultat, c’est que l’UMP est au cœur de la coalition de l’immobilisme« , déplore le ministre de l’Économie qui ne s’est pas cantonné à uniquement critiquer Nicolas Sarkozy.

Sarkozy, Estrosi, « frondeurs« , tout le monde y passe

Le maire de Nice, Christian Estrosi, en a aussi pris pour son grade. Ce dernier avait organisé un référendum pour avoir l’opinion des Niçois sur la vente de l’aéroport de la ville, l’un des points abordés par le projet de loi Macron. Le ministre de l’Économie a ainsi dénoncé le « néozadisme du maire de Nice« .

De même, Emmanuel Macron a exprimé son incompréhension face au comportement des« frondeurs » PS.

« Je comprends les réserves de certains sur des questions de principe comme le travail du dimanche […]. En revanche, annoncer joindre sa voix à celle de la droite pour faire échec à un projet voulu par la majorité et le gouvernement, attendu par les Français est pour moi incompréhensible« .

Interrogés par plusieurs sondages, les Français sont pourtant une majorité à approuver la Loi Macron. Mais après une telle semaine, six Français sur dix estiment aussi que le Parti socialiste, plus divisé que jamais après la crise politique liée à la loi Macron, risque d’imploser à quatre mois de son congrès.

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