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Portrait à charge de joueurs dopés aux amphétamines

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Après le cyclisme, le journaliste Pierre Ballester s’attaque au rugby, avec un livre qui va faire grand bruit en plein Tournoi des VI Nations.

« La bave aux lèvres »

Dans des extraits publiés par L’Express, l’auteur de « Rugby à Charges, l’enquête choc » relate notamment un entretien avec l’un des anciens médecins du XV de France (de 1975 à 1995), Jacques Monbet.« Les amphétamines ont toujours existé dans le rugby et ailleurs, reconnaît Jacques Mombet. Dans les années 1970, des équipes entières en prenaient, d’autres non ».

Et l’ancien médecin illustre ses propos d’un souvenir pour le moins inquiétant : « Je me souviens d’un match de championnat, entre Fleurance et Marmande je crois, au cours duquel l’arbitre a pris peur ! Les joueurs avaient tous la bave aux lèvres, ils se mettaient des marrons même entre équipiers ! Il a dû arrêter le match« .

« Chacun leur pilule dans leur assiette »

« Ils avaient chacun leur pilule devant leur assiette lors du repas d’avant match. C’était comme ça à tous les matchs. Du Captagon surtout, du Maxiton parfois… », explique l’ancien médecin des Bleus, qui précise que c’est son collègue Jean Pène, aujourd’hui décédé, qui procédait aux distributions. 

Selon lui, le match où « cela s’est vu le plus » est le France-Nouvelle-Zélande de Nantes, en 1986 (16-3). Ce jour-là, les Français, particulièrement agressifs et revanchards, une semaine après leur défaite à Toulouse contre ces mêmes Blacks, avaient livré une vraie « bataille ». « Les Blacks se sont rendu compte que leurs adversaires, méconnaissables par rapport à la semaine précédente, étaient chargés », affirme Mombet.

Première loi en 1965 

« Ils ont alors porté discrètement l’affaire devant le Board [l’International Rugby Board, IRB], qui a averti le ministère des Sports, lequel a mis au courant la fédération [française]. Je crois que c’est ensuite que l’interdiction des amphétamines a été activée dans le rugby », poursuit-il.

Pourtant, en France, la prise de ce stimulant était interdite depuis déjà plus de 20 ans, depuis la première loi antidopage promulguée le 1er juin 1965.

 

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