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Un clip de rap tourné dans la mairie de Compiègne fait polémique

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C’est une publicité dont la mairie de Compiègne se serait bien passée. Armes à feu, rodéos à moto, argent à gogo issu du trafic de drogues, le clip du rappeur Papiss serait sans doute passé inaperçu s’il n’avait pas été produit par un studio financé par la ville.

Cinq minutes de provocation

La vidéo, intitulée « Mes négros », fait le buzz. Elle a été vue près de 60 000 fois depuis sa mise en ligne le 6 février dernier. Pendant plus de cinq minutes, on y voit l’artiste enchaîner les provocations : « J’ai de la pure, c’est de la coco. 60 euros le gramme. Je roule un joint, je le fume solo » ou encore « Je sais que les keufs nous prennent en photo. Mais on fait quand même des euros ». Le rappeur de 19 ans, tantôt en gilet pare-balles, tantôt des armes à la main, met en scène de nombreux clichés du quartier populaire de Clos-aux-Roses.

La mairie en colère

« C’est un détournement de nos installations. Nos équipements ne doivent pas être utilisés pour produire des éléments qui sont de nature à développer l’argent facile, les rodéos », s’est énervé Michel Foubert, premier adjoint au maire de Compiègne, Philippe Marini.

« Du second degré »

Le jeune homme, qui dit « assumer toutes [ses] responsabilités », a tenu à se justifier au Courrier Picard. L’objectif premier était de montrer la réalité de son quartier : « il y a vraiment des gens comme ça ». « Certains veulent de l’argent et ils sont prêts à tout pour ça« , lâche-t-il. Et son personnage, aux allures de gangster provocateur? « Du second degré« , assure-t-il.

Le responsable du studio, Pascal Gutman, se défend pour sa part de toute négligence. Papiss « fréquente les lieux depuis plusieurs années. C’est quelqu’un de très droit, qui a tout à fait sa place ici », a-t-il plaidé.

Une enquête en cours 

D’après le quotidien Le Parisien, une enquête a été ouverte par le parquet de la cité impériale. La justice s’intéresse à l’outrage à agent, aux infractions à la circulation et à l’incitation à l’utilisation de stupéfiants, délit passible de cinq ans de prison et 75 000 euros d’amende. 

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