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De l’école à l’EI, un adolescent australien raconte sa radicalisation

[image:1, l] Il s’appelait Jake Bilardi. Cet adolescent australien, tout juste 18 ans, se serait donné la mort mercredi, dans un attentat suicide à bord d’une camionnette remplie d’explosifs, en Irak. C’est ce qu’affirme, en tout cas, le groupe EI. La ministre des Affaires étrangères australienne, Julie Bishop, n’a toutefois pas encore confirmé l’information.

Le jeune homme, parti combattre aux côtés des djihadistes de l’Etat islamique en milieu d’année dernière, a pourtant laissé une note, peu de temps avant sa mort, qui semble corroborer les propos du groupe islamiste. Il y fait part de son histoire, et des raisons qui l’ont poussé à se joindre aux djihadistes de l’EI.

« Je rêvais de devenir journaliste politique »

Dans cette « lettre » électronique, Jake Bilardi, qui se faisait appeler, sur le terrain, Abdu Abdullah Al Australi, retrace d’abord son enfance, tranquille, dans une banlieue ouvrière de Melbourne. Il parle de ses études, brillantes. De ses aspirations, « je rêvais de devenir journaliste politique« . De son envie de partir en Irak, en Libye et en Afghanistan, « pour couvrir la situation là-bas ».

« Dédain pour les Etats-Unis »

Et puis, en 2009, Jake perd sa mère. Il choisit de se convertir, dans la foulée, à l’islam. Et commence à se radicaliser, seul, en surfant sur divers sites internet. Très vite, il s’insurge contre la couverture, par les médias, des attentats terroristes. « Je commençais à comprendre que les médias ne nous donnaient rien d’autre qu’une vision erronée, sponsorisée par le gouvernement », écrit-il.  Avant d’évoquer « l’invasion et l’occupation des Etats-Unis en Irak et en Afghanistan », la naissance de son « dédain » pour l’Amérique et ses alliés, dont l’Australie. Et son amour, grandissant, pour l’islam, et à terme, l’EI.

« Un plan B »

Jake décide ensuite d’abandonner ses études, pour rejoindre le rang des djihadistes, auxquels, dit-il, il semblait destiné. Il souhaite rapidement quitter l’Australie, mais craint « d’éventuelles tentatives par les autorités de plus en plus intrusives » d’empêcher son départ. Alors, il élabore « un plan B » : « une série d’attentats à travers Melbourne, ciblant des consulats étrangers et des cibles politiques et militaires, mais aussi des attaques à la grenade et au couteau dans des centre commerciaux, des cafés ». Le jeune homme évoque même un attentat suicide à la ceinture explosive. Un plan qu’il finira par abandonner de peur d’être, à nouveau, arrêté par les autorités.

L’adolescent rejoindra, par la suite, la ville d’Alep, en Syrie . « J’ai ressenti une joie que je n’avais jamais ressenti avant », se souvient-il. Avant de partir pour Ramadi et Anbar, province dans laquelle il a, vraisemblablement, perdu la vie.  

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