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Deux mois de prison avec sursis pour Dieudonné

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Son « Je me sens Charlie Coulibaly » lui a coûté deux mois de prison avec sursis. Dieudonné a été condamné ce 18 mars. Il devra également verser un euro symbolique à deux associations qui se sont constituées partie civile.

Ni Dieudonné ni ses avocats n’ont assisté à la lecture du délibéré. Joint par Reuters, son conseil n’a pas souhaité s’exprimer dans l’immédiat.

« Amalgame provocateur »

« On ne peut pas dire tout et n’importe quoi », a réagi Me Rémi-Pierre Drai, qui représentait Avocats sans frontières.

Le parquet avait demandé 200 jours-amende à 150 euros à l’encontre du polémiste, soit 30 000 euros d’amende. Il encourait jusqu’à sept ans d’emprisonnement et 100 000 euros d’amende, les faits ayant été commis en ligne.

Le 11 janvier dernier, au soir d’une grande marche citoyenne en hommage aux victimes, Dieudonné avait écrit qu’il se sentait « Charlie Coulibaly », détournant le slogan « Je suis Charlie » en référence à l’un des trois auteurs des attaques, Amedy Coulibaly, qui a tué une policière et quatre juifs. Ses propos avaient ensuite été retirés de sa page Facebook.

Dans son jugement, le tribunal a estimé que par cet « amalgame provocateur », Dieudonné « s’identifiait » à Amedy Coulibaly, contribuant ainsi à « banaliser » ses actes.

Cette « provocation » pourrait « relever de la satire (…) si elle n’avait pris une ampleur particulière au regard du contexte », ajoute-t-il. « Le sentiment d’hostilité à l’égard de la communauté juive que Dieudonné entretient auprès d’un public attiré par sa personnalité accroît sa responsabilité. »

Condamné à sept reprises pour injure ou provocation antisémite

Devant le tribunal correctionnel de Paris, le 4 février dernier, Dieudonné avait déclaré condamner « sans aucune retenue » les attaques des 7, 8 et 9 janvier. Des arguments qui n’ont pas convaincu le tribunal, qui évoque mercredi des « explications successives confuses ».

Dieudonné à été condamné à sept reprises pour injure ou provocation antisémite. Célèbre pour sa « quenelle », qu’il présente comme un geste « antisystème », Dieudonné connaîtra jeudi le sort que lui réserve le tribunal correctionnel de Paris dans un autre dossier.

Il est poursuivi pour provocation à la haine raciale et injure après des propos tenus à l’égard du journaliste de France Inter Patrick Cohen et dans son spectacle « Le Mur », interdit dans plusieurs villes de France début 2014. La justice a interdit le 4 mars dernier la commercialisation du DVD de ce spectacle.

Mais Dieudonné a fait appel, a-t-on appris auprès de son avocat, selon qui l’interdiction est de ce fait suspendue.

 

Source Reuters

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