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Espionnes et mères de famille : portraits de femmes, agents de la DGSE

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On les imagine à l’image des héroïnes de cinéma : à mi-chemin entre Carrie Mathison, de la série « Homeland » et une James Bond Girl. Pourtant, c’est l’image de femmes « normales » qui ressort du reportage que leur a consacré Madame Figaro, dans son édition du samedi 28 février. Plongée dans un univers de roman.

La vie de famille au second plan

« Cette semaine, j’ai oublié trois fois le goûter de ma fille », résume en culpabilisant Anne (ndlr, tous les prénoms ont été modifiés), quadragénaire à la tête d’une équipe de 370 personnes mobilisées lors des attentats de Paris début janvier, pour intercepter les communications des auteurs de l’attaque contre le journal satirique Charlie Hebdo. « Mon travail a un impact sur la sécurité du pays. Alors quand je suis au bureau, j’oublie tout. Et ma vie de famille passe souvent au second plan », explique-t-elle.

Ces femmes sont ultra-diplômées (ENA, X, Saint-Cyr, Sciences Po…), elles jonglent entre des missions clandestines à hauts risques et les parties de Scrabble avec leurs enfants.

Avec les enfants justement, ça n’est pas toujours simple. La plupart attendent qu’ils soient adolescents pour leur révéler la vérité sur leur métier. Lise se souvient d’un couple d’agents confrontés à une réaction inattendue : « Leurs trois ados ont éclaté de rire ! Ils ne les ont pas crus car leur père bedonnant, n’avait pas le physique d’un James Bond… » Reste que l’inquiétude mine la vie de famille : « J’impose des consignes de sécurité drastiques à mes enfants, explique Lise. Ils ont même interdiction d’ouvrir au pompier qui vend des calendriers ! »

6 000 personnes, 600 millions d’euros de budget annuel, la DGSE cc’est aussi 400 à 500 agents déployés sur la planète, géolocalisés par GPS. 

Un atout sur le terrain

C’est le cas de Charlotte, 44 ans, recrutée par la DGSE juste après la vague d’attentats à Paris en 1995. Cette parfaite arabisante travaille comme officier clandestin au Moyen-Orient.« Parce que je suis une femme, ils ne me voient pas comme une menace« , confie Charlotte. 

En mission, Charlotte n’a aucun état d’âme : « Je peux devenir amie avec des criminels, des hommes d’affaires véreux ou des voyous, affirme-t-elle. Je ne mets aucun affect dans mon travail. Les renseignements que j’obtiens aident à libérer des otages ou à déjouer des attentats. Pour moi, c’est une fierté ».

 

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