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Le pactole crée des tensions au cœur de la rédaction

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Deux mois et demi après la tuerie qui a décimé une bonne partie de sa rédaction, Charlie Hebdo fait de nouveau parler de lui.

Tensions au sein de la rédaction

L’hebdomadaire satirique, qui avait reçu le soutien de nombreux Français et célébrités après avoir vu près d’une dizaine des membres de sa rédaction assassinés par les frères Kouachi le 7 janvier dernier, aurait recueilli près de 30 millions d’euros depuis l’attentat. 

Mais le pactole serait aujourd’hui à l’origine de tensions au sein de la rédaction.

Onze salariés de l’hebdomadaire réclament à la direction un statut d’« actionnaires salariés à parts égales« , rapporte l’AFP, elle-même informée par plusieurs collaborateurs du journal.

Le journaliste de l’hebdomadaire Laurent Léger a annoncé la création du collectif mercredi en conférence de rédaction. Le but ? « Ouvrir les négociations sur une répartition égalitaire du capital« . L’urgentiste Patrick Pelloux et le dessinateur Luz font partie de ce collectif. Deux avocats ont d’ores et déjà été engagés.

« L’argent ne nous intéresse pas« 

Le journal satirique est actuellement détenu à 40% par les parents de Charb, ayants droit de leur fils tué le 7 janvier dernier, 40% par le dessinateur Riss, également nouveau directeur de la publication, et 20% pas Éric Portheault, directeur général.

« Nous prenons acte des souhaits des salariés d’être associés à la vie du journal. Mais nous sommes très loin de la réflexion sur l’actionnariat« , a commenté Richard Malka, avocat du journal depuis 1992. Selon lui, les dirigeants sont « navrés » de cette initiative.

« Riss est encore à l’hôpital, les parts de Charb sont gelées par la succession de Charb. Tout cet argent fait plus de mal que de bien. Cela fait penser à ces enterrements où on se bat déjà en revenant du cimetière pour les bijoux de la grand-mère« .

« À partir du moment où une entreprise est décimée, vous vous sentez complètement liés à elle« , s’est justifié Patrick Pelloux. « Il ne s’agit pas de se partager le gâteau. L’argent ne nous intéresse pas« , a-t-il ajouté. « Pour le moment, on n’est pas associé aux choix. Il n’y a rien contre la direction actuelle, aucun conflit avec qui que ce soit, mais par rapport à ce qui s’est passé, les salariés veulent être davantage acteurs de l’entreprise« .

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