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Najat Vallaud-Belkacem : le menu unique ? Une décision « démagogique »

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[image:1, l] « Politicienne » et « démagogique ». Ce sont les termes choisis ce mardi par la ministre de l’Education, pour parler de la récente décision du maire de Saône-et-Loire, Gilles Platret, de supprimer les repas de substitution au porc dans les cantines de sa préfecture, à partir de la prochaine rentrée.  « Supprimer la possibilité d’avoir un menu non confessionnel, je trouve que c’est une façon, en réalité, d’interdire l’accès de la cantine à certains enfants« , a déclaré Najat Vallaud-Belkacem, lors d’une réunion de ministres européens de l’Education à Paris.

« Que chaque enfant puisse manger à sa faim »

« Je crois que la seule chose qui doit nous guider quand on est un responsable public, c’est de veiller à ce que chaque enfant puisse manger à sa faim« , avait-elle déjà fait valoir, sur BFM TV, lundi. La ministre en avait également profité pour appeler les élus à faire « preuve de discernement ».

« Une diversité de menus, avec ou sans viande »

L’Observatoire de la laïcité, organe rattaché au Premier ministre, rappelle pour sa part dans un communiqué que la laïcité ne peut conduire à « refuser la diversité de menus ». « Les cantines scolaires proposent généralement une diversité de menus, avec ou sans viande. Cette offre de choix ne répond pas à des prescriptions religieuses mais à la possibilité pour chacun de manger ou non de la viande tout en empêchant la stigmatisation d’élèves selon leurs convictions personnelles », dit le texte.

« Le retour au principe de laïcité »

Le maire de la préfecture de Saône-et-Loire, Gillet Platret, avait annoncé sa décision aux parents des quelques 3 800 enfants scolarisés dans sa commune dans un courrier accompagnant les bulletins d’inscription à la cantine pour la rentrée 2015.

Il y invoquait « le retour au principe de laïcité », une notion au coeur des débats publics et politiques depuis les attentats de janvier en France, pour motiver cette décision qui met un terme à la pratique observée depuis trente et un ans dans sa commune. « Il est indispensable de revenir à une pratique exigeante du vivre-ensemble. Cela passe par une séparation de la sphère publique et de la sphère privée », écrivait l’élu. « Les cantines scolaires de Chalon doivent redevenir des espaces de neutralité. »

Un droit à la cantine

Gilles Platret n’est pas le premier maire à imposer le menu unique. Plusieurs autres, souvent dans de petites communes, ont, ces dernières années, supprimé les repas de substitution tantôt en invoquant des raisons budgétaires, tantôt la laïcité.

L’Assemblée nationale vient, elle, d’adopter un texte faisant de l’inscription dans les cantines un « droit », après que des maires avaient menacé d’en réserver l’accès aux enfants dont les deux parents travaillent.

Source : Reuters

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