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Qui était Andreas Lubitz, le copilote de l’A320 ?

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Jeudi matin, le procureur de la République de Marseille, Brice Robin, a annoncé que le copilote de l’Airbus A320, qui s’est écrasé mardi 24 mars en fin de matinée dans les Alpes françaises, près de Digne-les-Bains, était aux commandes de l’appareil au moment du crash.

Que sait-on ?

Son identité a été révélée. Il s’agit d’Andreas G. Lubitz. Ce jeune allemand de 28 ans, passionné de voltige, avait été engagé en septembre 2013 par la Lufthansa. Il était le moins expérimenté des deux pilotes à bord de l’A320 mardi dernier, avec 630 heures de vol tout de même, contre 6 000 heures pour le commandant de bord.

Il avait appris à voler au LSC Westerwald, association aéronautique locale de Montabaur. Le club déplore aujourd’hui sa perte. « Andreas est devenu membre du club pour accomplir son rêve de voler. Il a accompli son rêve, un rêve qu’il a payé chèrement, de sa vie« , peut-on ainsi lire sur son site. De son côté, un voisin précise qu’Andreas G. Lubitz voulait passer son permis depuis l’âge de 14 ans.

Le jeune homme est aujourd’hui accusé d’avoir causé la mort de 149 passagers. Il n’était « pas répertorié comme terroriste« , a précisé Brice Robin pendant sa conférence de presse. Son entourage est littéralement sous le choc. 

C’était un « un gars normal« , « un jeune homme bien« , rapporte ses connaissances.

Apprécié de tous

Originaire de Montabaur (Rhénanie-Palatinat), une petite ville de 12 000 habitants, le jeune homme était apprécié de tous.

« C’était un type tout à fait normal« , déclare Klaus Radke, qui dirige le club d’aviation local où Lubitz a obtenu sa première licence de vol il y a plusieurs années. A l’automne dernier, le jeune homme de 28 ans était revenu pour suivre un cours de perfectionnement avec lui.

« C’était un jeune homme très agréable, amusant et poli« , ajoute Klaus Radke.

Andreas Lubitz n’avait aucun lien connu avec un groupe terroriste, a tenu à assurer le ministre allemand de l’Intérieur, Thomas de Maiziere.

Il menait une vie active, était adepte du semi-marathon, s’intéressait à la musique pop et ne boudait pas les boîtes de nuit, selon sa page Facebook page ornée d’une photo de lui devant le pont du Golden Gate à San Francisco.

« Je reste sans voix… Je n’ai vraiment aucune explication. Connaissant Andreas, tout cela est inconcevable pour moi« , déclare Peter Rücker, membre du même club d’aviation.

« Andreas était un jeune homme très charmant […] Il avait beaucoup d’humour, même s’il pouvait être aussi de temps en temps un peu réservé. C’était juste un garçon comme tant d’autres par ici« .

« Il avait beaucoup d’amis, ce n’était pas un solitaire. Il était bien intégré au groupe« , ajoute Peter Rücker.

Une enquête approfondie sur son cas est en cours

Lubitz avait été formé à l’école de la Lufthansa de Brême.

Le président du directoire de la Lufthansa, Carsten Spohr, a précisé jeudi que le jeune pilote avait pris un congé de plusieurs mois lors de sa période de formation il y a six ans.

Il a précisé que cela n’était pas inhabituel parmi les élèves pilotes étant donné la difficulté de la formation.

Une enquête approfondie sur son cas est actuellement en cours. La police a d’ailleurs perquisitionné jeudi ses deux résidences de Montabaur et Düsseldorf.

Andreas G. Lubitz ne présentait apparemment pas de problème d’ordre psychiatrique. Les enquêteurs cherchent à présent à déterminer qui il était pour comprendre les raisons de ses agissements. Il a en effet été déterminé, grâce à l’ouverture d’une des deux boîtes noires, que « le copilote, par une abstention volontaire, a refusé d’ouvrir la porte de la cabine de pilotage au commandant de bord et a actionné le bouton commandant la perte d’altitude« .

Et si le procureur a déclaré que les raisons pour lesquelles le copilote avait ainsi agi ne sont pas encore connues, il a néanmoins analysé ça « comme une volonté de détruire cet avion« .

Les hypothèses du suicide ou de l’attentat suicide sont fortement envisagées.

Source JOL Press et Reuters

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