Des entreprises actives aux quatre coins de la planète
Partout dans le monde, les câblo-opérateurs rachètent à tour de bras. En Belgique, Telenet Group vient de racheter Base Company, numéro 3 belge du mobile avec 3,3 millions d’abonnés et qui appartenait à l’américain Liberty Global. Un géant dans le monde des fournisseurs de services de télécommunication – avec un chiffre d’affaires de 2.4 milliards d’euros – va bientôt faire son apparition. Montant du deal : 1 325 milliards d’euros.
De l’autre côté de l’Atlantique, Charter Communications a acquis Bright House Networks, important fournisseur d’accès à internet en Floride avec 2,5 millions d’abonnés, pour environ 10,4 milliards de dollars.
En France, c’est Numericable qui occupe le secteur. Et lui aussi présente un appétit grandissant, Bouygues Télécom ne pourra pas le contester. L’année dernière, l’entreprise, détenu à 80 % par Altice, elle-même détenue par l’homme d’affaires Patrick Drahi, a racheté SFR pour plus de 13 milliards d’euros au nez et à la barbe de la filiale du groupe industriel Bouygues. L’entité créée est ainsi devenue le numéro 2 français des opérateurs télécoms derrière Orange. Et le succès est au rendez-vous : depuis que Numericable s’est tourné vers les offres téléphoniques, fixes et mobiles, sa taille a été multipliée par neuf et son chiffre d’affaires dépasse les 14,4 milliards d’euros en 2014.
La raison d’un succès : la maitrise des ressources
Si ces opérateurs ont le vent en poupe, c’est évidemment en raison de leur maitrise d’une infrastructure stratégique, les câbles pour obtenir l’internet à très haut débit. Ainsi, s’appuyant sur cette ressource, Numericable investit depuis de nombreuses années dans le développement de la fibre optique, dix fois plus rapide que l’ADSL, pour continuer à être compétitif.
Les stratégies marketing des opérateurs, qui cherchent de plus en plus à vendre des offres dites « quadruples plays », combinant téléphone fixe et mobile, internet et télévision, attirent plus facilement les futurs consommateurs mais surtout permettent de les fidéliser. A l’heure où des acteurs comme Free cherchent à casser les prix sur ces offres pour gagner des parts de marché, la maitrise des câbles offrant du très haut débit est donc indispensable pour rivaliser.
Attention toutefois à ne pas être trop gourmand, au risque de se faire taper sur les doigts. Aux Etats-Unis, FCC, le régulateur américain des télécoms, vient de refuser le rachat de Comcast par Time Warner Cable qui aurait eu pour conséquence la création d’un mastodonte à la position hégémonique risquant de dicter ses lois sur l’ensemble des secteurs des télécoms.