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Nigeria : l’armée annonce avoir sauvé près de 300 femmes des griffes de Boko Haram

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Depuis l’élection présidentielle Nigériane qui a menée à la défaite du candidat sortant Goodluck Jonathan – dont la réponse à Boko Haram a été sévèrement critiquée – le groupe ne faisait plus la une de la presse occidentale. Pourtant, la lutte acharnée lancée par le Nigeria, contre la secte fondamentaliste, qui a récemment prêté allégeance à l’Etat islamique, est loin d’être terminée. Dernier tournant majeur, la formation d’une coalition régionale pour lutter contre Boko Haram. Elle est composée du Tchad, du Niger, du Nigeria, du Cameroun et du Bénin il y a environs quatre mois.

Quelques semaines avant les élections (tenues le 2 28 mars dernier) le conflit est justement entré dans sa phase la plus décisive – également la plus ingrate, puisqu’il s’agit maintenant d’avantage d’une guérilla que d’une guerre ouverte, et que les attentats terroristes ne cesseront pas, bien que les capacités de nuisance du groupe terroriste aient été largement amenuisées. Si – on s’en doutait – le Président Buhari n’a su, comme il le promettait lors de la campagne, « écraser » le groupe en quelques semaine, la coalition continue de connaître un succès militaire flagrant sur le terrain. Le dernier exemple de cette avancée est la prise par l’armée d’un bastion de Boko Haram, permettant la libération de près de 300 femmes.

« Nos troupes ont pris et détruit cet après-midi trois camps de terroristes dans la forêt de Sambisa, un des principaux repaires de Boko Haram dans le nord-est du Nigeria », a déclaré le porte-parole de l’armée, Chris Olukolade, dans un communiqué, faisant référence à un district de l’Etat de Borno (nord-est). Si cette victoire viendra libérer certaines familles, vivant dans la l’incertitude et la peur depuis l’enlèvement de leurs enfants ou proches, il reste à identifier ces femmes. « Il n’est pour l’instant pas confirmé que les filles soient celles de Chibok. On vérifie l’identité des personnes libérée », a-t-il ajouté.

Le 14 avril 2014, 276 lycéennes ont été enlevées par les islamistes de Boko Haram dans le dortoir de leur lycée pour filles de Chibok. Cinquante-sept adolescentes avaient réussi à s’enfuir dans les heures qui ont suivi le kidnapping. La diffusion d’une vidéo d’Abubakar Shekau, le chef du groupe terroriste, menaçant de les traiter comme des esclaves, avaient soulevé une vague d’indignation mondiale, notamment incarnée par la campagne #BringBackOurGirls, à laquelle avait notamment participé Michelle Obama, ainsi la jeune lauréate pakistanaise du prix Nobel de la paix, Malala.

En octobre 2014 , l’armée et la présidence nigérianes avaient même annoncé avoir conclu un accord de cessez-le-feu avec Boko Haram, prévoyant notamment la libération des otages de Chibok. Les terroristes étaient rensuite revenus sur ces engagements dans une vidéo particulièrement cruelle, où Skekau hilare expliquait  avoir converti les adolescentes qui n’étaient pas musulmanes et les avoir toutes « mariées de force » à des membres de la secte. Amnesty International a récemment rappelé qu’au moins 2000 femmes et fillettes ont été enlevées au Nigeria depuis le début de l’année dernière.

Malgré une série de victoire sur le terrain, la secte islamiste n’est pas hors d’Etat de nuire. Boko Haram a mené samedi une attaque contre une position de l’armée du Niger sur le lac Tchad dans laquelle 156 terroristes, 46 soldats nigériens et 28 civils ont été tués. Karamga, attaquée samedi à l’aube par des islamistes, est depuis lors entièrement sous le contrôle par l’armée nigérienne. Les pertes constituent l’un des revers les plus sanglants pour la coalition régionale depuis que le pays est entré en lutte contre le groupe armé nigérian en février. Un deuil national de trois jours sera observé à partir de mercredi « sur toute l’étendue du territoire national et les drapeaux seront mis en berne », ont fait savoir les autorités nigériennes.

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