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Djibouti : l’opposition s’inquiète du durcissement de la répression

07.05.2015 par Mickael Lecarpentier

De par sa situation géographique et sa politique d’accueil généreuse pour les implantations géostratégiques occidentales, Djibouti a su transcender son statut de nation-mouchoir et s’imposer comme un acteur primordial dans la région du golfe d’Aden pour nombre d’acteurs européens, et les Etats-Unis. Le caractère accommodant d’Ismaïl Omar Guelleh force les occidentaux à fermer les yeux sur les manquements aux droits de l’homme d’un régime ivre d’autorité à l’égard de sa population.

Djibouti, l’Etat plateforme. Le pays a été l’un des partenaires régionaux les plus affairés dans tous les efforts internationaux visant à prévenir et éliminer les menaces de piratage ainsi que les incrustions islamistes arabes en Afrique. Le pays accueille notamment la seule base militaire américaine en Afrique, sert de porte-avion à la France, et  soutient aussi fortement l’opération Océan Shield de l’OTAN – opération qui lutte contre la piraterie dans l’Océan indien et dans le voisinage du golfe d’Aden. Le venue du Secrétaire d’Etat américain John Kerry le 5 mai n’a certainement pas changé la donne.

Ismaïl Omar Guelleh (IOG), président djiboutien depuis 16 ans, a su se rendre indispensable, de sorte que les Occidentaux, pourtant d’habitude enclins à jouer les gendarmes moraux dans le monde – particulièrement leurs anciennes colonies – détournent ici le regard. Il s’est aujourd’hui imposé un silence assourdissant à Djibouti, silence que combat notamment le Front pour La Restauration de l’Unicité et la Démocratie (FRUD, le plus ancien mouvement d’opposition du pays).

Mouvement de contestation fondé en 1991 sur les cendres du  Front de libération de Djibouti (FDLD) qui après avoir tenté maints recours pacifiques pour changer l’ordre des choses, a finalement opté pour la lutte armée – d’abord en établissant une présence armée dans certaines régions sans déclencher d’ailleurs de lutte armée. Par la suite, le mouvement passe à l’offensive, et parvient à occuper les deux tiers du territoire la même année. L’offensive s’interrompt après une médiation française et l’installation de troupes d’interposition en février 1992. Le groupe est ensuite progressivement chassé vers le nord du pays, avant des accords de paix en 1994.

La situation s’apaisera jusqu’aux législatives de février 2013. Pour la première fois depuis près de dix ans, les partis politiques de l’opposition djiboutienne ont décidé de prendre part aux élections législatives. Plusieurs de leurs représentants ont alors eu à faire face à des arrestations et détentions arbitraires, actes de harcèlement et autres formes d’intimidation. De plus, le mode de scrutin favorisait la liste en tête. Dans la ville de Djibouti, le parti dirigeant, l’UMP, obtient 28 élus avec 49,4% des voix, alors que l’opposition djiboutienne rassemblée au sein de l’Union pour le salut national (USN) – à laquelle s’est rallié le FRUD – avec 47,6% des voix n’obtient que… 7 sièges. Les répressions violentes et arbitraires de la contestation mettent le feu aux poudres, et le FRUD reprend les armes.

Mohamed Kadami, président du FRUD en exil en France, déclarait quelques mois après ces évènements que « rien ne semble arrêter ou atténuer la rage répressive quasi pathologique du président Ismael Omar Guelleh qui porte comme un étendard cette propension de brutalité, d’inhumanité et de violence à l’endroit des civils innocents. » Ces mots, forts à l’époque, semblent confirmés par les opérations militaires menées depuis par IOG dans les Mablas (région d’Obock, et fief principal du mouvement). Après une campagne de terreur des plus sordides – ratissages, arrestations arbitraires, tortures, viols des femmes auraient étés constatés – la situation semble plus que jamais critique.

Depuis le début du mois d’avril, les troupes gouvernementales ont lancé des offensives dans la région, ayant même recours à des bombardements à la bombe incendiaire dans les zones principalement peuplées de civils, comme pour les punir de leur proximité avec le mouvement insurgé. Cela fait suite à une réunion houleuse tenue à Paris durant laquelle Kadami a signifié qu’il était disposé à négocier avec le gouvernement mais uniquement en présence d’une tierce partie. Une requête restée sans suite. L’armée a alors menacé de se lancer dans une guerre totale où les civils ne seront pas épargnés, menace qu’elle semble en train de mettre à exécution.

Les groupes de défense de droits de l’Homme font état d’une trentaine d’arrestations arbitraires ces derniers jours. Une vingtaine de personnes sont également portées disparues selon Omar Ali Ewado, le président de La Ligue djiboutienne des droits humains – qui ajoute que « les militaires abandonnent les cheptels (…) pour appauvrir d’une façon irréversible les nomades du Nord qui vivent depuis 1991 sous un embargo économique et sanitaire. » Beaucoup pensent que le Président estime, alors qu’il s’apprête à briguer un nouveau mandat, que le FRUD peut être un obstacle – d’où une reprise musclée des hostilités. La question est, combien de temps le laisserons nous faire, alors que son régime vit largement des – et oppresse grâce aux – généreux versements pour l’occupation militaire de son territoire.

Mickael Lecarpentier


Djibouti FRUD Ismaïl Omar Guelleh Répression
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