Dans la presse marocaine, le ministre de la Santé Hussein El Ouardi s’est prononcé en faveur de la libéralisation totale de l’avortement. Une prise de position en contradiction avec celle prônée par le camp conservateur de son propre gouvernement.
Au Maroc, de nombreux conservateurs du gouvernement actuel s’opposent fermement à l’interruption volontaire de grossesse, qui est un sujet tabou – elle est toujours punie de cinq ans de prison ferme. L’IVG peut seulement être envisagée en cas de viol, d’inceste, de malformation fœtale ou de problème mental de la mère. Nombreuses sont les femmes à militer pour que cette pratique soit autorisée et il semblerait que certains politiciens soient prêts à prendre le pas.
« J’aimerais que dans les dix prochaines années, on arrive à légaliser l’avortement pour protéger la vie et la santé de la mère et de l’enfant. » Le ministre de la Santé Hussein El Ouardi a lancé un pavé dans la marre. La femme « devrait disposer de son corps », explique t-il dans un entretien à l’hebdomadaire Tel Quel paru vendredi 8 mai.
Pour tenter de concilier références religieuses et mutations de la société marocaine, le roi Mohammed VI a demandé aux départements des Droits de l’homme, des Affaires islamiques et de la Justice de se pencher sur la question. Selon les associations, entre 600 et 800 avortements clandestins sont pratiqués chaque jour et une centaine de nouveau-nés sont abandonnés quotidiennement.