La mise en place du compteur intelligent Linky, par ERDF, doit débuter cette année à l’échelle du pays et vise, d’ici 2020, quelque 35 millions de foyers en France. Les énergéticiens multiplient leurs offres commerciales pour participer à ce nouveau marché de l’électricité, numérique et centré sur le renouvelable.
Linky arrive dans les chaumières. ERDF, la filiale d’EDF dévolue à la distribution d’électricité sur le territoire national, doit mettre en place cette année ces nouveaux compteurs électriques intelligents – pierre angulaire de la technologie dite « smart grid », érigée par Emmanuel Macron, le ministre de l’Economie, en vecteur important de la Nouvelle France industrielle. Parmi les avantages offerts par Linky : une facture calculée sur la base de la consommation réelle ; des interventions réalisées à distance et dans des délais plus courts ; une rationalisation de la consommation énergétique. Au final, un gain économique pour le consommateur, et environnemental pour la société. Devant les multiples intérêts des « réseaux intelligents », les offres commerciales énergétiques commencent à affluer.
De nouvelles offres énergétiques suscitées par Linky
Mercredi 27 mai, le géant tricolore de l’énergie, Engie (ex-GDF-Suez), a dévoilé sa nouvelle offre d’électricité pour les propriétaires d’un compteur Linky, dans deux villes pionnières en matière de transition énergétique : Tours (Indre-et-Loire) et Lyon (Rhône). Le groupe industriel français ouvre ainsi – et se positionne sur – ce nouveau marché, avec une offre baptisée « Dolceweekend », permettant notamment d’étendre les heures creuses en fin de semaine. « Les particuliers équipés pourront bénéficier de 30 % de réduction du vendredi 23h au lundi 7h, et toutes les nuits de la semaine de 23h à 7h », indique Solène Jaboulet, responsable marketing chez Engie. De manière plus concrète, au sein d’un foyer dont la consommation annuelle est de 10 000 kWh pour une facture de 1 500 euros, l’économie réalisée sera comprise entre 60 et 130 euros.
Lyon et sa périphérie, où plus de 250 000 compteurs électriques intelligents avaient été au préalable testés, fait figure de région expérimentale, tandis qu’à terme, 35 millions de foyers, en France, devront être équipés de compteurs Linky. « Entre 2018 et 2020, 50 % du parc des compteurs électriques sera renouvelé en Linky », affirme Cécile Villard-Coudron, directrice du programme compteur communicant chez Engie. Un accroissement qui suscitera naturellement une multiplication des offres commerciales énergétiques.
EDF assume son rôle de premier fournisseur d’électricité
Ainsi en est-il de l’offre « Tribu » de Direct énergie, fournisseur privé d’électricité et de gaz qui dispose d’un fichier d’1,3 million de clients. Celle-ci est une solution simple intégrant des objets connectés – Linky fait partie de ce que l’on appelle communément les objets connectés –, permettant au client de suivre et piloter la consommation de son foyer en temps réel depuis Internet. L’offre « Tribu » s’appuie donc nécessairement sur une facturation « au plus près » de la consommation réelle du client, et prévoit des heures creuses à la carte.
EDF, également, entend tirer profit de ce nouveau marché et assumer son rôle de premier fournisseur d’électricité en France et dans le monde. Ainsi, via son offre EDF Equilibre, l’entreprise française s’engage à injecter sur le réseau de l’électricité certifiée d’origine renouvelable. C’est l’une des possibilités effectivement offertes par le compteur Linky : les réseaux électriques prévoient d’intégrer de l’électricité issue de modes de production propres, tels que l’éolien, l’hydraulique ou le solaire. De plus, sa filiale Edelia, créée en 2005, conçoit, développe et met en place des solutions de suivi, de mesure et de pilotage à distance des consommations d’énergie pour le compte de ses clients énergéticiens – au premier rang desquels EDF. Elle s’inscrit, de facto, parfaitement dans les nouvelles politiques de consommation énergétique issues de la mise en place des réseaux intelligents. Linky devrait servir, en France, à faire évoluer les modes de production d’électricité en faisant la part belle au numérique et au renouvelable.