Pour l’instant, cette opération, dirigée par un amiral italien, se limite à de la surveillance en mer. Bruxelles y déploie un millier d’hommes ainsi que cinq navires de guerre, deux sous-marins, trois avions patrouilleurs maritimes, deux drones et trois hélicoptères. Leur but est de collecter des renseignements et de localiser les réseaux de passeurs. Commandée depuis un quartier général européen établi à Rome, l’opération impliquera, dans un premier temps, une douzaine d’Etats membres.
L’idée de cette mission a germé après la mort de 900 personnes dans le naufrage d’un chalutier en avril, a rappelé la chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini. « Évidemment c’est seulement une partie de notre stratégie. (…) Mais je suis impressionnée par notre unanimité et par la vitesse à laquelle nous avons réussi à mettre cela en place. Notre cible, ce ne seront pas les migrants, mais bien ceux qui gagnent de l’argent à leur détriment », a-t-elle insisté.
À peine lancée, cette mesure suscite une vague de scepticisme de la part des ONG. Un militant d’Amnesty International reste « dubitatif sur l’efficacité » de ce projet. Côté société civile africaine et milieu associatif, on dénonce des mesures « guerrières », qui n’ont « pas d’effet à moyen terme. »