Les forces de l’ordre ukrainiennes ont affronté un groupuscule paramilitaire lourdement armé ce dimanche, dans l’ouest du pays. La veille, une fusillade avait éclaté à Moukatchevé faisant au moins deux morts. Tirs au lance-grenades, voitures de police calcinées, ultranationalistes armés repliés dans les montagnes : les scènes de guerre qui ont touché une petite ville ukrainienne près de la frontière avec l’UE affaiblissent encore un peu les autorités pro-occidentales de Kiev.
Les miliciens auraient disputé à des criminels locaux une zone d’influence, où les trafics sont fréquents. Les autorités ukrainiennes ont lancé une “opération spéciale” pour désarmer le groupe dans la région, mais les militants se sont repliés dans la forêt, près des frontières hongroise et slovaque.
Pravy Sektor revendique 10 000 militants et plusieurs centaines de combattants. C’est l’unique formation paramilitaire ukrainienne qui ne soit intégrée ni au ministère de l’Intérieur, ni à celui de la Défense. Son chef, Dmytro Iaroch, a été élu député en octobre, puis nommé en avril conseiller du chef de l‘état-major des armées ukrainiennes dans une tentative des autorités d’intégrer ses milices.
Il revendique l’héritage controversé des nationalistes ukrainiens qui ont combattu pendant un temps aux côtés des nazis contre “l’occupation soviétique” pendant la Deuxième guerre mondiale. Le mouvement avait acquis une grande popularité auprès des manifestants sur le Maïdan à Kiev en radicalisant la contestation qui s’est soldée par la chute du régime prorusse de Viktor Ianoukovitch.