Deux ministres turcs du parti pro-kurde HDP (Parti démocratique des peuples) ont démissionné du gouvernement transitoire de Turquie à six semaines des élections législatives anticipées. Ils s’insurgent contre une « logique de guerre et de coup d’Etat » au sein du pouvoir islamo-conservateur.
Le chef du gouvernement de transition turc Ahmet Davutoglu a annoncé la nomination de deux nouveaux ministres en remplacement des deux membres du principal parti prokurde du pays qui ont démissionné mardi sur fond de reprise du conflit kurde. Ali Haydar Konca, ministre des Relations avec l’Union européenne, et Muslum Dogan, ministre du Développement, étaient les premiers membres d’un parti kurde à entrer dans un gouvernement.
Ces démissions interviennent alors que des affrontements meurtriers opposent depuis deux mois les forces de sécurité turques au PKK dans le sud-est à majorité kurde du pays. » L’AKP (Parti de la justice et du développement, au pouvoir) mène une logique de guerre et de coup d’Etat », a affirmé l’ex-ministre au Affaires européennes.
Le président Recep Tayyip Erdogan a pris acte mardi soir à la télévision du départ des deux ministres et dénoncé leur volonté de « salir la présidence ».
M. Erdogan accuse le HDP de soutenir le PKK. L’AKP a perdu la majorité absolue dont il disposait au parlement lors des législatives du 7 juin. Pour la première fois depuis 2002, le mouvement ne peut plus gouverner seul.