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FMI: risque de croissance négative pour l’économie en Iran

Selon les économistes du FMI, l’économie iranienne est confronté à de sérieux défis structurels et pour profiter de la levée des sanctions et stabiliser l’économie iranienne à moyen terme, des réformes structurelles profondes sont nécessaires.

Le FMI rapporte que l’économie iranienne a également régressé durant la première moitié de l’année fiscale iranienne 2015/2016 qui a débuté le 21 mars. Le taux de chômage restera aux alentours de 10 % et le taux d’inflation montera à 14 % avant la fin de l’année iranienne (mars 2016). «La croissance du produit intérieur brut (PIB) réel devrait être amené à reculer pour passer de 3% en 2014/2015 à un taux variant de 0,5 à -0,5% en 2015/2016, selon la date de la levée prévue des sanctions».

Les risques pour l’économie iranienne sont élevés et l’amélioration de la situation à long dépendra de la profondeur et de l’étendue de ces réformes pour renverser la pente d’une croissance économique négative, un taux d’inflation élevé, une formation de capital minime, la monopolisation de pans entiers de l’économie par les militaires (Pasdaran), l’augmentation inquiétante des liquidités, le dysfonctionnement du système bancaire, la vétusté de l’industrie pétrolière et la crise de l’eau qui frappe durement le pays.

Quatre ministres iraniens ont écrit cette semaine à Hassan Rohani pour demander un changement de politique économique et éviter une profonde crise provoquée notamment par la chute des prix du pétrole.

Les ministres de l’Économie, de l’Industrie, du Travail et de la Défense, affirment dans leur lettre que la chute du « prix du pétrole, celle de produits essentiels, notamment les métaux, et certaines décisions économiques et politiques non coordonnées à l’intérieur du pays, ont abouti à une baisse sans précédent de la Bourse » de Téhéran.

« L’indice de la Bourse a chuté de 42% » depuis fin 2013, rappellent les ministres dans cette lettre datée d’il y a un mois environ, mais seulement rendue publique lundi. Si de manière urgente, et selon des règles prévalant en situation de crise, des décisions ne sont pas prises, il existe un risque de crise profonde », affirment-ils.

« Certes, l’accord nucléaire a créé une situation unique pour le pays et aura de nombreuses conséquences positives, mais le recul de la demande dans l’espoir d’une baisse des prix est évidente », selon eux. La lettre souligne ainsi que l’industrie automobile, l’une des plus importantes du pays, est menacée d' »arrêt » car  « 100.000 voitures attendent dans les entrepôts », alors qu’en Iran les voitures sont généralement payées à l’avance.

Alors que l’Iran bénéficie d’immenses ressources économiques et humaines, l’amélioration de la situation économique et sociale de ce grand pays restera fortement liée à des changements politiques et des réformes économiques profondes. Selon les observateurs, le caractère « idéologique » du système iranien rend difficile de parier sur ses capacités de réforme politique et économique. La réforme de l’économie passe par la remise en cause de l’emprise des Pasdaran, tout comme la réforme de la politique iranienne passe par la remise en cause de l’emprise du Guide suprême religieux. Une éventualité inconcevable pour le régime islamiste qui rend inextricable la problématique iranienne et dissuade tout placement dans son avenir. 

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