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Législatives en Birmanie : le parti d’Aung San Suu Kyi favori

Le parti de la célèbre opposante birmane Aung San Suu Kyi s’est lancée dans la campagne précédent les élections législatives du 8 novembre prochain. La Ligue Nationale pour la Démocratie n’a pas négocié d’accord préélectoral avec les formations ethniques, très nombreuses en Birmanie, et entre de ce fait en concurrence directe avec eux. Le Prix Nobel de la Paix mène campagne en promettant une transition plus rapide, plus d’emplois et moins de dépendance vis-à-vis de l’aide internationale.

Si la dirigeante de la Ligue nationale pour la démocratie (LND), parti favori pour les législatives, attire les foules dans ses rassemblements à travers tout le pays, son déplacement dans l’Etat Rakhine a dû se faire sous haute protection en raison des menaces de bouddhistes radicaux qui la perçoivent comme promusulmane. Plus de 140.000 musulmans vivent en effet toujours dans des camps de déplacés en Etat Rakhine, suite aux émeutes de 2012, privés de droits fondamentaux comme l’accès la santé, à l’éducation ou au travail.

Le président Thein Sein, qui a signé il y a quelques jours un cessez-le-feu avec des groupes armés rebelles, se targue d’avoir sorti la Birmanie de 50 ans de règne militaire. Cet ancien général conduit une transition très progressive depuis 2011, mais les manquements à l’Etat de droit sont encore dénoncés par les ONG.

Si l’on en juge par le résultat d’élections partielles, en 2012, à l’issue desquelles la NDL remporta 43 des 44 sièges pour lesquels elle avait présenté un candidat, le parti d’Aung San Suu Kyi semble bien parti pour une victoire sans appel. Les élections du 8 novembre seront un test d’autant plus décisif pour le pays.

Depuis le premier coup d’Etat militaire du général Ne Win, en 1962, seules deux élections ont eu lieu en Birmanie. Une réalité qui souligne l’importance du scrutin à venir, qualifié de plus « libre » depuis un quart de siècle. En 1990, la NLD avait remporté haut la main la consultation, raflant 392 des 492 sièges au Parlement, mais la junte au pouvoir avait ignoré les résultats. Aung San Suu Kyi fut placée en résidence surveillée durant quinze ans.

 

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