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L’idéologie xénophobe de Pegida s’enracine en Allemagne

Des milliers de partisans du mouvement anti-immigration Pegida ont manifesté lundi soir à Dresde, dans l’est de l’Allemagne, contre la politique d’asile du gouvernement de la chancelière Angela Merkel. Les sympathisants du mouvement se sont donné rendez-vous sur la grande place du centre-ville où avait été créée la formation il y a un an, le 20 octobre 2014, pour protester contre l’afflux de réfugiés dans le pays. La police n’a pas communiqué de chiffre de participation mais les médias allemands estimaient que les manifestants étaient entre 15.000 et 20.000 – un nombre impressionnant, mais moins cependant que les 25.000 qui s’étaient réunis en janvier dernier cependant.

Les partisans de Pegida (Patriotes européens contre l’islamisation de l’Occident), réunis sur la place devant le célèbre opéra Semper dans la capitale régionale de Saxe, agitaient des drapeaux allemands et brandissaient des pancartes où l’on pouvait lire « Merkel doit s’en aller! » et « Chacun doit avoir son propre pays, et non pas un morceau de l’Allemagne! ». Dans le même temps, près de 14 000 contre-manifestants étaient venus exprimer leur désaccord. Un opposant à Pegida avait été interpellé après s’en être pris aux forces de l’ordre. Ces dernières ont dû aussi utiliser des canons à eau en certains endroits pour séparer les deux camps qui, à un moment, se sont fait face à coups de feux de Bengale. Malgré un important dispositif de sécurité, des affrontements ont eu lieu , en marge desquels une personne a été « grièvement blessée » selon la police.

Dimanche, le ministre allemand de l’Intérieur, Thomas de Maizière, a déclaré à la chaîne de télévision publique ARD que les organisateurs de ces rassemblements étaient « des extrémistes de droite purs et durs ». « Le racisme et les néonazis sont trop tolérés en ce moment, c’est de pire en pire », affirme Petra, 65 ans, prensente dans la contre-manifestation. Pour elle, il y a un lien direct entre le discours anti-immigrés de plus en plus dur dans certains secteurs de l’opinion et des actes comme l’agression au couteau dont a été victime samedi une candidate à la mairie de Cologne très engagée en faveur des réfugiés, et élue maire dimanche alors qu’elle est toujours hospitalisée. Son agresseur, un chômeur allemand de 44 ans, est proche de l’extrême droite.

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