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Suspens après le vote de masse pour les élections en Guinée

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Les présidentielles guinéennes ont suscité, tout au long de la journée de dimanche, un fort engouement avec de longues files d’attente devant les bureaux de vote, malgré des dysfonctionnements signalés sur l’ensemble du pays. Aucune déclaration officielle sur le taux de participation des six millions des Guinéens n’a été faite, mais de l’avis de tous les observateurs, la population s’est très largement mobilisé.

Le dépouillement a débuté tard dimanche soir. La Céni doit diffuser les résultats sous 72 heures, soit d’ici mercredi soir. Mais un responsable a indiqué que l’issue provisoire du scrutin ne serait sans doute pas connue avant jeudi ou vendredi. « Je demande à tous les Guinéens, quel que soit leur bord, de remplir leur devoir civique dans la paix et la tranquillité », déclarait Alpha Condé, le premier président démocratiquement élu de cette ex-colonie française d’Afrique de l’Ouest.

Ancien opposant qui a connu la prison, Alpha Condé a fait campagne sur son bilan : réforme de l’armée et de la justice, achèvement du barrage hydroélectrique de Kaléta pour pallier la pénurie criante d’électricité, transparence sur l’attribution aux sociétés minières des contrats d’exploitation des précieuses ressources du pays. Ses sept adversaires – dont Cellou Dalein Diallo, Sidya Touré et Lansana Kouyaté – accusent cependant Alpha Condé de mauvaise gestion, notamment de la crise Ebola, d’exercice solitaire du pouvoir et d’attiser les tensions ethniques.

Les violences préélectorales faisaient peser sur ce vote le risque de dérapages sporadiques. Mais le scrutin présidentiel guinéen du dimanche 11 octobre 2015 a déjoué les pronostics et s’est déroulé dans un climat apaisé sur tout le territoire national, notamment dans la capitale Conakry qui a pourtant connu deux jours de chaos avant le vote. L’enjeu principal porte sur l’éventuelle réélection de M. Condé au premier tour, cinq ans après une victoire à l’arraché au second tour – un objectif que ses adversaires jugent irréalisable sans fraude caractérisée.

La campagne électorale n’en fut d’ailleurs pas exempte de violence et de heurts, davantage motivés par des clivages ethniques qu’idéologiques. A chaque fois elles ont opposé des militants du Rassemblement du peuple de Guinée (RPG) d’Alpha Condé à ceux de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) conduite par son plus sérieux concurrent, Cellou Dalein Diallo. Le bilan temporaire affiche plusieurs dizaines de blessés et plusieurs morts.

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