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Burundi : le retour des violences inquiète l’ONU

Au moins deux civils ont été tués et un policier blessé lundi 9 novembre au matin, lors d’une opération de police dans la capitale Bujumbura, alors que des criminels armés ont lancé une grenade sur une patrouille qui a répliqué. La France, en réaction, a pris l’initiative d’une résolution qui sera débattue cette semaine. Cette résolution condamne les violences et leurs auteurs et propose des sanctions contre ces derniers. La résolution présentée par la France ne réglera pas la crise au Burundi mais pour les diplomates français aux Nations unies, elle a au moins le mérite d’engager le dialogue.

« Il fallait aller vite, explique l’ambassadeur adjoint de la France auprès de l’ONU, Alexis Lamek, car on peut encore faire de la prévention », malgré une situation très volatile sur le terrain. Il est temps que le Conseil de sécurité « prenne ses responsabilités. » La résolution demande aussi à Ban Ki-moon d’envisager un renforcement de la présence des Nations unies au Burundi et la possibilité de déployer un contingent en cas de dégradation rapide de la sécurité. En outre, le texte encourage la Cour pénale internationale (CPI) à suivre l’évolution de la situation au Burundi. La Russie a d’ores et déjà exprimé son scepticisme lors de discussions privées sur ce texte, accusant à demi-mot les Français de vouloir renverser le gouvernement burundais.

Le chef de l’Etat, réélu en juillet, avait lancé à ses opposants un ultimatum, les appelant à déposer les armes en échange d’une amnistie. Après son expiration dimanche, les autorités burundaises ont lancé une vaste opération de fouille dans l’un des principaux quartiers contestataires, Mutakura, dans le nord de la capitale. Les Burundais et la communauté internationale craignent une reprise des affrontements entre partisans du gouvernement et opposition qui ont fait 200 morts et 200 000 réfugiés depuis la fin du mois d’avril dans le pays. Les adversaires du président Pierre Nkurunziza lui reprochent notamment d’avoir brigué un troisième mandat, de manière contraire, selon eux, à la Constitution et à l’accord d’Arusha ayant mis fin à la guerre civile.

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