Site icon La Revue Internationale

Des revendications multiples pour l’attentat de Bamako

Au lendemain de l’attaque de l’hôtel Radisson Blu de Bamako, le premier bilan de la mission des Nations unies au Mali (Minusma), fourni samedi, fait état de vingt-et-un morts, dont deux assaillants. Parmi elles, figurent un Belge, une Américaine, trois Chinois et six Russes. Un état d’urgence a été décrété pour dix jours au Mali après l’attentat, qui a été revendiqué par le groupe djihadiste Al-Mourabitoune de l’Algérien Mokhtar Belmokhtar – branche d’Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI).

Dans un enregistrement en arabe diffusé par la chaîne de télévision qatarie Al-Jazeera, un porte-parole d’Al-Mourabitoune les a identifiés comme Abdelhakim al-Ansari et Moez al-Ansari, le qualificatif « al-Ansari » désignant dans la terminologie djihadiste des combattants autochtones. Des interrogations demeurent. Combien de djihadistes ont participé à l’attaque ? Officiellement, les « deux terroristes », qui n’avaient pas 20 ans, ont été tués dans l’assaut.

« L’enquête avance » et elle permettra de « débusquer rapidement les auteurs (de l’attaque) et les traduire devant la justice », a déclaré Boubacar Sidiki Samaké, procureur du pôle juridique spécialisé de lutte contre le terrorisme à Bamako. « Ce qui est évident, c’est qu’ils ont « bénéficié de complicités pour venir à l’hôtel Radisson Blu, et ils ont bénéficié de complicités pour commettre le forfait », a affirmé M. Samaké.

Pour Marie Rodet, maître de conférences à la School of Oriental and African Studies (SOAS) de Londres et spécialiste de l’histoire contemporaine du Mali, cet attentat va considérablement déstabiliser la suite du processus de paix, déjà fragile au Mali. « La revendication reste encore à confirmer, mais il est vrai que le mode opératoire de l’attaque du Radisson Blu est très semblable à de précédentes attaques menées par le groupe. »

Dimanche soir, le dernier né des mouvements djihadistes au Mali, le Front de libération du Macina (FLM), dont les bases se situent dans le centre du pays, a ajouté sa revendication en transmettant à RFI et l’AFP un communiqué affirmant qu’il avait agi « avec la collaboration d’Ansar Eddine » et que trois de ses combattants sont « sortis sains et saufs » de l’attaque.

Quitter la version mobile