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Le Forum économique de la francophonie, des enjeux à l’international

« La Francophonie comme une maison commune ». L’organisateur de ce 2ème Forum économique de la francophonie, Richard Attias, voit grand et loin. Sous l’égide de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) ainsi que du ministère des Affaires Étrangères et du Développement international et en partenariat avec l’hebdomadaire Le Point, l’homme d’affaires a souhaité donner une véritable impulsion à la stratégie économique qui avait été adoptée, en fin d’année dernière, lors du XVème Sommet de la Francophonie à Dakar.

Il y a maintenant un an, nombres d’idées et de propositions avaient été mises sur la table pour mettre en place une véritable stratégie économique à l’intérieur du monde de la francophonie. L’objectif était clair : le partage d’une langue et de valeurs communes doivent permettre de créer un espace économique, aujourd’hui largement sous-exploité. Les acteurs privés avaient d’ailleurs été invités à venir exprimer leurs positions sur le sujet.

Faire de la francophonie, une force pour la jeunesse

C’est donc cette dynamique d’action qu’a souhaité conserver la canadienne, d’origine haïtienne, Michaelle Jean, Secrétaire générale de l’OIF, en poste depuis le début de l’année. Ainsi, l’entreprenariat, l’opportunité des mégalopoles, l’éducation, le numérique ou encore l’environnement ont été les thèmes abordés par les décideurs politiques et économiques francophones venus des cinq continents. La Secrétaire général a pointé l’importance d’une économie francophone pour les jeunes « dont l’avenir est la précarité et dont la désespérance constitue un terreau fertile pour tous les criminels et trafiquants ».

Mettant en avant les avancées concrètes des gouvernements sur le sujet, comme l’Institut de la Francophonie pour l’Éducation et la Formation, lancé le 5 octobre dernier à Dakar, Michaelle Jean a rappelé les dommages que cause le chômage sur les jeunes générations, notamment en Afrique subsaharienne. C’est cette jeunesse qu’a également visé Hery Rajaonarimampianina, Président de Madagascar, qui accueillera le prochain Sommet de la Francophonie en 2016. Pour le chef d’État malgache, l’emploi des nouveaux arrivants sur le marché du travail doit être le chantier primordial de la coopération économique francophone. Évoquant « une bombe à retardement pour nos sociétés», il estime que « tout doit être fait », notamment en matière de formation.

La stratégie économique passe donc par des efforts dans l’enseignement et l’éducation. C’est cette vision qui est partagée par Jean-Jacques Bouya, ministre congolais chargé des grands travaux. Selon lui, si la jeunesse est la plus grande potentialité du continent africain, « elle devient richesse quand il y a la formation qualifiante appropriée pour permettre à chacun de participer au développement du pays ».

Les grands événements comme facteur de développement

A côté de l’emploi, un secteur économique a été abordé par les différentes personnalités politiques présentes, celui de l’énergie. Le président sénégalais, Macky Sall, a appelé à une solidarité entre les pays francophones pour permettre aux pays africains en développement de pouvoir profiter, eux-aussi, des énergies propres et durables et non pas de « basculer dans les énergies polluantes comme le charbon et les hydrocarbures ». Des propos relayés par Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères et du Développement international, qui n’oublie pas que dans un mois se tiendra la Conférence des Nations-Unies sur le climat (COP 21). La Francophonie pourrait donc être l’un des vecteurs de succès de cet événement.

Pour arriver à fédérer l’ensemble des pays francophones autour d’une stratégie économique commune, l’organisation de grands événements mondiaux peut être l’une des solutions. Première à se lancer sur le sujet, Anne Hidalgo, maire de Paris et présidente internationale des maires de villes francophones, a rappelé que la capitale française était « la seule ville francophone candidate aux Jeux Olympiques de 2024 ». Le Président gabonais, Ali Bongo, est allé dans le même sens et a observé que toutes les compétitions sportives comme la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) permettent des « programmes d’investissement et de développement qui tirent l’économie d’un pays vers le haut et permettent d’améliorer la vie quotidienne des populations ».

C’est la prise de conscience de l’importance de la Francophonie qui a animé cette manifestation. Avec 760 millions de personne qui parleront le français à l’horizon 2060, contre 220 millions aujourd’hui, il est indispensable de structurer dès aujourd’hui une stratégie économique, principalement à destination de l’Afrique qui représentera 85 % de ces personnes. Une puissance qui représente 16 % du produit intérieur brut (PIB) mondial, 14 % des réserves de ressources naturelles et 20 % du commerce mondial. Les chiffres parlent d’eux-mêmes.

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