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Low-cost : la révolution du transport aérien

Que de bonnes nouvelles pour le low-cost. D’après une étude de l’Union des aéroports français (UAF), le trafic des aéroports français continue à progresser avec en 2013 une hausse de 2,4 % (pour atteindre 172 millions de passagers), alors que la croissance a plafonné à 1 % en moyenne dans l’UE. Ces résultats sont assurées par les retombées positives des compagnies à bas coût. La croissance de leur trafic seul a connu une hausse de 9,3 % (38,4 millions de passagers) par rapport à l’an passé, et  l’activité de l’aéroport de Beauvais, entièrement dédié aux vols low-cost, génère 92 millions d’euros à l’année. Autre indicateur d’un secteur sain, la multiplication de l’offre : une nouvelle compagnie aérienne low-cost, basée à Pierrefonds dans l’Oise, doit voir le jour. L’acteur low-cost a su se faire une place de choix. il représente aujourd’hui plus de 40 % du trafic passager intra-européen, et devrait atteindre 53 % à l’horizon 2020, selon une étude du cabinet York Aviation.

Plus généralement, les compagnies à bas coût sont la grande success story des récentes années en Europe. Cette réussite s’explique d’une part pour des raisons de concurrence. « Les majors, sont prises en sandwich entre, d’un côté, les compagnies low-cost qui sont les seules à gagner de l’argent sur les court et moyen-courrier en Europe, et, de l’autre côté, les compagnies du Golfe qui imposent une forte concurrence sur le long-courrier », rappelle Pierre Bergeron, analyste chez Société Générale CIB. 

Pascal Perri : le low cost répond à une demande d’utilité

Mais l’essor du low-cost est également du à  une évolution sensible dans la perception des services aériens : voler n’est plus un luxe. « Sur de courtes distances, on peut désormais prendre l’avion aujourd’hui comme le bus il y a trente ans. Le service a donc une valeur perçue comme faible par le consommateur, qui ne veut dès lors pas payer cher pour en profiter », analyse l’économiste Pascal Perri. En temps de crise économique, le low-cost « vient répondre à une demande d’utilité, en enlevant le superflu. »

Pour un nombre croissant de consommateurs, l’équation « low cost = low quality » est totalement dépassée. Les normes et les contrôles qui régissent le marché du transport aérien sont les mêmes pour tous ses acteurs, et le service est globalement le même. Mais si les services et les règles de marché qui régissent le transport aérien de personne sont les mêmes, alors comment ces servies à bas coût arrivent-ils à être rentables ?

27 % des clients de Ryanair sont des hommes d’affaires

En réalité, le low-cost amortit dans le nombre élevé de ses ventes. Là aussi, la situation est sous contrôle : désormais, l’enjeu est le marché des trajets quotidiens. Les vols court-courriers, s’adressant souvent à une clientèle d’affaires permettent aux passagers de faire un aller-retour dans la journée afin d’éviter des frais hôteliers qui alourdissent les budgets. « 27 % de nos clients voyagent dans le cadre d’un déplacement professionnel. Un chiffre qui grimpe rapidement. Les services aux entreprises deviendront une partie essentielle des activités de Ryanair », déclarait à ce propos Tim Howe, chef des ventes et du marketing de la compagnie.

Du fait de la clientèle visée, les compagnies à bas coût sont obligées de renforcer la flexibilité de leurs services. En rendant les vols accessibles à tous, en assurant la déserte de nouvelles destinations (les villes de taille moyenne par exemple) ce qui permet d’optimiser les trajets, ces transporteurs améliorent sensiblement l’offre. Forfaits tout compris et packages dont les tarifs varient en fonction des options choisies, passage rapide et embarquement prioritaire, choix des sièges dans l’avion, second bagage gratuit, flexibilité dans les réservations avec possibilité d’en changer au dernier moment, la palette « à la carte » des low-cost permet une expérience de vol personnalisée pour chaque groupe d’usager.

Gabon : Maixent Accrombessi rend l’avion accessible au plus grand nombre

Et il ne s’agit pas uniquement d’une aventure européenne. Le marché est déjà à plus de moitié occupé par les low-cost aux Etats-Unis. En Asie ils n’assurent qu’environs 20 % des vols court et moyen-courriers, mais toutes affichent une croissance à deux chiffres. L’Afrique n’est pas non plus laissée pour compte. Le dernier exemple majeur en date, la compagnie FlyAfrica.com va bientôt ouvrir une plateforme aéroportuaire à Libreville.

 La présidence et son cabinet, dirigé par Maixent Accrombessi, veulent rendre l’avion accessible au plus grand nombre dans un pays dont le développement est ralenti par l’enclavement des entrepreneurs. « La démocratisation du transport aérien panafricain est un facteur essentiel de croissance », a souligné Ali Bongo Ondimba. Selon les analystes du marché de l’aérien, un accroissement de 10 % des liaisons internationales impacte de 0,7% le produit national brut. De quoi ravir les usagers.

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