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COP21 : un immense succès diplomatique pour un succès climatique mitigé

« Le meilleur équilibre possible. » Ainsi le président de la COP21, Laurent Fabius, a-t-il qualifié l’accord de Paris adopté, samedi 12 décembre, par les 195 pays membres de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques. Il s’agit, de fait, d’un compromis porté par le principe de justice climatique – c’est-à-dire par la reconnaissance que les pays du Nord et ceux du Sud ont des « responsabilités communes mais différenciées » dans le changement climatique, et que leurs « capacités respectives » à y faire face sont inégales. Après l’échec cuisant de la COP de Copenhague en 2009, toutes les délégations, toutes les organisations non gouvernementales craignaient un fiasco similaire. Le risque a été évité alors que pendant quelques heures la planète a oublié ses conflits, ses désaccords et ses intérêts propres, et a su marcher du même pas vers un texte transversal.

Mais si les parties se sont engagées à contenir l’augmentation de la température de la planète à 1,5 °C, en même temps, les engagements concrets de réduction des gaz à effet de serre pris par 187 pays conduisent à un réchauffement supérieur à 3 °C d’ici à la fin du siècle. De plus, d’un point de vue du droit international, l’accord n’est pas à strictement parler contraignant dans la mesure où il ne prévoit pas de mécanisme coercitif ou de sanction pour les pays qui ne respecteraient pas leurs engagements. « Dans cet accord, il n’y a rien de contraignant : il n’y a pas de sanction, donc les Etats font ce qu’ils veulent », regrette Jean-François Julliard, le directeur général de Greenpeace France. « Si demain matin, les Etats qui vont signer ces accords aujourd’hui ont envie de partir dans une toute autre direction, personne ne peut les empêcher. »

Si certaines ONG ont déploré des failles dans cet accord, elles sont tout de même applaudi l’effort magistral diplomatique réalisé par tous les pays présents, et la signature de ce socle au développement durable globalisé. De manière générale, même si elles distillaient également critiques et craintes, les organisations de la société civile reconnaissent volontiers une première historique.

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