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Elections en Espagne : une victoire en trompe l’œil pour la droite

Au lendemain des élections législatives du 20 décembre, l’Espagne n’est pas en mesure de dire qui la gouvernera le pays au cours des quatre prochaines années. Le Parti populaire (conservateurs) du Président du gouvernement espagnol Mariano Rajoy est arrivé premier des élections législatives de dimanche 20 décembre, obtenant 28,7% des suffrages, selon les résultats définitifs communiqués lundi matin par le ministère de l’Intérieur. Il obtient ainsi 123 sièges sur les 350 du Congrès des députés, contre 90 pour les socialistes (PSOE), ne nouvelle déroute avec une deuxième place qui s’est jouée à un cheveu : ils obtiennent 22 % des voies. Le PSOE, qui avait déjà subi en 2011 la pire défaite électorale de son histoire sous la houlette d’Alfredo Perez Rubalcaba (28,7 % des voix, 110 sièges), plonge après ce scrutin dans une crise encore plus profonde.

Face à eux, les nouveaux partis profitent largement de la désaffection des Espagnols pour les deux grands partis traditionnels : 69 sièges pour le parti anti-austérité Podemos et ses partenaires et 40 pour les centristes de Ciudadanos. « Une nouvelle Espagne est née aujourd’hui » s’est exclamé dimanche soir le secrétaire général de Podemos, Pablo Iglesias, qui déclarait la fin du bipartisme après 32 ans. Le prochain président du gouvernement, théoriquement autonome pour former son cabinet, devra être élu par les 350 députés du Congrès qui s’installera le 13 janvier 2016. Des alliances seront donc nécessaires.

Le secrétaire général du PSOE, Pedro Sanchez, a eu l’élégance de reconnaître la première place du PP, l’invitant à tenter de former une majorité gouvernementale. M. Rajoy, vainqueur officiel de l’élection, aura la tâche dure, tant son parti est isolé (il ne pourrait compter que sur le soutient insuffisant des centristes). L’alliance la plus plausible pour réunir une majorité absolue d’au moins 176 députés pourrait unir le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE, social-démocrate, 22 % et 90 élus), Podemos (gauche alternative issue du mouvement des indignés, 20,6 % et 69 élus avec candidatures associées) et les écolos-communistes de Gauche unie (IU, 2 élus), avec l’appoint de nationalistes et/ou indépendantistes catalans et/ou basques. Ces derniers totalisent la quantité déterminante de 25 députés.

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