Le président turc Recep Tayyip Erdogan a assuré samedi soir que son pays allait trouver d’autres fournisseurs d’énergie que la Russie, en raison des fortes tensions entre les deux pays depuis qu’Ankara a abattu un avion militaire russe à la frontière syrienne. Les projets de pipeline turco-russes sont pour l’heure gelés par la crise diplomatique avec Moscou, a précisé samedi le président Recep Tayyip Erdogan.
La Turquie réplique aux sanctions de la Russie. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a assuré samedi 5 décembre que son pays allait trouver d’autres fournisseurs d’énergie que la Russie en raison des fortes tensions entre les deux pays. « Il est possible de trouver d’autres fournisseurs », a déclaré Erdogan lors d’un discours télévisé en faisant référence à l’Azerbaïdjan et au Qatar notamment. La Russie est le principal fournisseur d’énergie de la Turquie, à qui elle livre 55% de ses besoins en gaz et 30% de ceux en pétrole.
La Turquie et la Russie traversent une grave crise déclenchée par la destruction d’un bombardier russe par l’aviation turque à la frontière syrienne le 24 novembre. Ankara affirme que le bombardier russe a violé son espace aérien, ce que Moscou dément. La Russie a aussitôt ordonné des sanctions économiques contre la Turquie, notamment un embargo sur les importations de fruits et légumes turcs, et rétabli les visas pour les citoyens turcs à partir du 1er janvier prochain.
La Russie a aussi annoncé cette semaine le gel du projet de gazoduc TrukStream qui devait permettre d’acheminer le gaz russe jusqu’en Europe via le territoire turc, en contournant l’Ukraine. Recep Tayyip Erdogan a par ailleurs nié que Moscou soit à l’origine de la suspension des discussions sur la construction de TurkStream. « N’écoutez pas les informations de presse inexactes selon lesquelles la Russie a enterré le projet TurkStream. C’est tout le contraire. C’est nous qui avons suspendu le projet parce qu’il ne répondait pas à nos attentes », a-t-il affirmé.
Moscou doit aussi construire la première centrale nucléaire turque à Akkuyu, sur les bords de la mer Noire, après avoir remporté un contrat d’une valeur de 20 milliards de dollars. Aucune information n’a été donnée sur l’avenir de ce projet.