En Europe, la notion de ville durable est née en 1994 avec l’adoption de la charte d’Aalborg. En France, les lois dites « Grenelle 1 et 2 » lui ont donné une réalité : constitution d’une trame verte et bleue, affichage des émissions de CO2 des transports, aide à la rénovation thermique des bâtiments, promotion des écomatériaux, introduction de la responsabilité élargie du producteur pour la gestion des déchets, renforcement du rôle des associations. Deux autres lois ont complété ce dispositif, celle portant nouvelle organisation des territoires (NOTRe) et celle relative à la transition énergétique et pour la croissance verte. Utiles, ces textes ne suffisent toutefois pas. La ville durable se heurte souvent, en effet, à la baisse des dotations, au manque d’espace, aux inégalités et au « temps démocratique », toujours trop court. Ce concept se résume parfois à une collection d’initiatives, sans vue d’ensemble.
Malgré tout, nos territoires changent. A Marseille, le programme d’intérêt national Euroméditerranée, dont le périmètre a été étendu en 2007, a ainsi permis la construction du plus grand quartier d’affaires d’Europe du Sud et le remodelage de la façade portuaire de la ville. L’objectif en est la définition d’un nouveau modèle urbain reproductible dans le bassin méditerranéen. Les collectivités font appel à de nouveaux modes de transports, comme le câble urbain, ainsi qu’à des solutions financières innovantes sous forme de prêts bonifiés ou de « loyer énergétique ». La modélisation 3D aide aussi les élus à imaginer leur future « éco-cité ». Les enjeux sont multiples : densifier les habitations, réintroduire la nature, partager les espaces et les services. Ce sont autant de savoir-faire que la France entend mieux exporter grâce à des structures comme Vivapolis qui leur donnent une meilleure visibilité.
La ville durable est aussi une manière de mieux impliquer les citoyens dans la vie locale, de resserrer des liens ou de gommer des inégalités. Ce projet d’urbanisme s’apparente souvent à un nouveau départ.