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Un selfie devant la tour Eiffel… interdit ?

Oui mais…attention ! Le partage de ce cliché à travers les réseaux sociaux est fortement déconseillé. Voire interdit, sauf autorisation préalable. Seulement, comment voulez-vous rendre possible la tenue d’un bureau ouvert 24 sur 24, pour délivrance d’un bout de papier accordant l’autorisation de figer le monument scintillant sur vos appareils photographiques ou mobiles ! Mission impossible. Il y a tout de même 7 millions de visiteurs annuels sur le site de la tour-Eiffel.

En effet, il faut savoir que les illuminations nocturnes du célèbre phallus parisien sont soumises à droits d’auteur. Elles sont protégées puisqu’elles ont été pensées, mises en place,  par un artiste : Pierre Bideau. Il s’agit bien d’une œuvre. Un rappel concernant le droit d’auteur est ici le bienvenu : il protège toutes les œuvres de l’esprit, quels qu’en soient le genre, la forme d’expression, le mérite ou la destination. La durée de protection couvre les années du vivant de l’artiste, prolongée de 70 ans. Ensuite cela tombe dans le domaine public.

En somme, prendre la tour-Eiffel en photo la journée est autorisée, puisque Gustave Eiffel est décédé il y a quatre-vingt douze ans. Mort en 1923, son chef-d’oeuvre est tombé dans le domaine public 70 ans après sa disparition (soit en 1993).

En revanche, les lumières incroyables qui brillent dix minutes par heure jusqu’à une heure du matin (elles sont 20.000 ampoules), sont un spectacle à part entière créé par Pierre Bideau. Celui-ci étant bien de ce monde, la loi s’applique alors sur le droit d’auteur. Et la société d’exploitation de la tour-Eiffel (la S.E.T.E) exige que sur les clichés partagés sur le net ou ailleurs, le port de la mention suivante : «Copyright Tour Eiffel – Illuminations Pierre Bideau», prenne place. Mais qui le fait réellement ? Lorsque nos photos ne sont pas commercialisées, pourquoi suivre cette loi ? Parce que c’est une loi  justement et qu’elle s’applique à tous.

Cela dit, le fait de prendre la photo du célèbre monument ne nous rend pas non plus hors-la-loi  –il faut pas exagéré- mais son exploitation en public (à des fins commerciales ou non) est plus compliquée. Le jour ou la S.E.T.E fera un procès à un quidam pour avoir pris la tour la nuit, et la partager sans autorisation sur facebook, ou ailleurs, c’est toute la presse qui en fera les gros titres ! On n’imagine mal les exploitants poursuivre des millions de visiteurs ! Cela donnerait encore plus de travail aux avocats, déjà débordés par bien des affaires publiques.

En attendant, on peut toujours se pencher sur la carrière de l’artiste Pierre Bideau, pour au moins connaitre son travail qui n’est ni figé ni cliché ! Et pour cela je vous invite à suivre le lien suivant : http://www.lesechos.fr/02/06/2004/LesEchos/19170-085-ECH_pierre-bideau-fait-la-lumiere-sur-les-jo-d-athenes.htm

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