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La Commission maintient la pression sur Varsovie

La Commission européenne va maintenir la pression sur la Pologne en débattant mercredi des orientations prises par le nouveau gouvernement conservateur au pouvoir à Varsovie depuis l’alternance des élections d’octobre dernier. L’exécutif européen a ainsi annoncé qu’il tiendrait le 13 janvier, un « débat politique » sur le respect de l’Etat de droit en Pologne. Mercredi, en effet, la Commission européenne réunit le collège des 28 commissaires pour se pencher sur le respect de l’Etat de droit au sein d’un Etat membre de l’UE.

« Cette discussion devrait servir de point de départ pour procéder à une évaluation approfondie de la situation dans le cadre d’un dialogue constructif avec la Pologne » a expliqué le porte-parole de la Commission européenne, Margaritis Schinas. Bruxelles tient en tout cas à envoyer un message de fermeté à la Pologne. Cette procédure a été instituée en 2014 pour éviter à Bruxelles de se retrouver dans l’embarras de l’affaire hongroise lorsque, ces dernières années, le premier ministre populiste Viktor Orban a défié les autorités européennes.

En Pologne, des questions se posent en effet depuis le vote de deux réformes par le nouveau gouvernement dirigé par les conservateurs du PiS (Parti Droit et Justice), l’une portant sur le fonctionnement du Tribunal constitutionnel – visant à réduire l’autorité de cet organe qui assure la séparation des pouvoirs – et l’autre sur le pluralisme dans les médias. Les nouvelles dispositions font expirer avec effet immédiat les mandats des membres des directions et des conseils de surveillance de la télévision et de la radio publiques. Les nouvelles nominations seront confiées au ministre du Trésor, ce qui porte un coup dur à l’indépendance de la presse.

L’opposition et des associations de la société civile polonaises accusent la droite conservatrice et son dirigeant, Jaroslaw Kaczynski, de vouloir museler l’indépendance de la justice et la liberté d’expression. Le fait que le drapeau européen soit brandi comme un signe de ralliement par les manifestants doit être perçu comme un encouragement par Bruxelles : il s’agit de rappeler au pouvoir en place à Varsovie que l’appartenance à l’UE, dont la Pologne a considérablement bénéficié économiquement depuis 2004, implique aussi le respect des valeurs communes.

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