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Le FMI s’inquiète d’un risque de « déraillement » de l’économie mondiale

Après avoir gagné 3,1% en 2015, le produit intérieur brut (PIB) mondial devrait certes accélérer cette année (+3,4%) mais à un rythme inférieur de 0,2 point par rapport aux précédentes prévisions publiées en octobre. La Banque mondiale, elle, avait prévu la semaine dernière +2,9% pour 2016.  Si ces chiffres ne sont pas surprenants, c’est la mise en garde qui les accompagne qui l’est davantage : « La croissance mondiale pourrait dérailler si les transitions importantes de l’économie mondiale ne sont pas bien gérées », prévient le Fonds monétaire international dans ses nouvelles projections trimestrielles.

Pour l’organisme financier, les présages s’accumulent : le ralentissement de l’économie chinoise qui s’éternise, ou encore la de chute du prix du pétrole, précipitée encore plus bas avec le retour de l’Iran sur le marché international, après 10 ans de sanctions onusiennes. Déjà frappée par des sanctions liées à la crise ukrainienne, la Russie devrait rester en récession cette année (-1,0%) tout comme le Brésil (-3,5%) qui pâtit, selon le FMI, « d’incertitude politique » et des « répercussions persistantes » du scandale de corruption Petrobras.

L’enjeu n’est pas mince : les pays émergents et en voie de développement pèsent pour plus de 70% de la croissance planétaire. Mais, les pays industrialisés présentent également des perspectives moroses. Les Etats-Unis continuent timidement de mener le bal même si le FMI abaisse légèrement sa prévision cette année (-0,2 point, à 2,6%) du fait de la « vigueur du dollar » qui pèse sur l’activité manufacturière. Ancien épicentre de la crise, la zone euro va mieux et voit sa prévision relevée de 0,1 point à 1,7%. Mais la vague de réfugiés constitue un grave problème pour la capacité d’absorption des marchés du travail de l’Union européenne et met à l’épreuve les systèmes politiques.

Fort de ce constat, le Fonds exhorte les pays membres de l’institution, quelle que soit leur région d’appartenance, à « accroître la production effective et potentielle en soutenant la demande et en opérant des réformes structurelles. (…) Lorsque les déséquilibres budgétaires le justifient, l’assainissement des finances publiques ne doit pas nuire à la croissance et doit être équitable », insiste l’économiste. Cette recommandation montre à quel point l’institution a évolué sur la question de l’austérité.

 

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