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Migrants : l’Autriche met la pression sur la Grèce

Face à l’afflux ininterrompu de migrants, le renforcement du contrôle des frontières extérieures européennes est au coeur des discussions entre ministres de l’Intérieur de l’UE réunis à Amsterdam (Pays-Bas) pour une réunion informelle. Certains ont demandé à la Commission européenne de préparer les mesures juridiques pour permettre le maintien, si nécessaire pour deux ans, des contrôles frontaliers rétablis par certains pays membres de l’espace Schengen face à la crise migratoire. Parmi les mécontents, l’Autriche a été particulièrement virulente, menaçant Athènes d’une exclusion provisoire de l’espace Schengen de libre circulation pour ses lacunes dans la protection de sa frontière avec la Turquie, principale porte d’entrée des migrants dans l’UE.

Selon nos informations, le collège de la Commission examinera cette requête dès ce mercredi, et il est probable qu’elle y donnera suite. Elle va d’abord procéder à une évaluation sur le terrain, à la frontière entre la Grèce et la Turquie, frontière extérieure de l’espace Schengen, puis soumettre cette évaluation au Conseil européen. Evaluation qui doit être approuvée à la majorité qualifiée. Puis, la Grèce aura trois mois pour remédier au problème, ce qui semble illusoire vu les flux de migrants qui traversent encore la mer Egée malgré l’hiver (plus de 44 000 depuis le 1er janvier). Si sa frontière est encore jugée insuffisamment surveillée, alors la Commission proposera que des pays membres – Allemagne, Autriche, etc. – soient autorisés à prolonger de deux ans le contrôle à leurs frontières intérieures.

« Le fait demeure que nous voulons sauvegarder Schengen, nous voulons des solutions européennes communes, mais le temps est compté », a insisté Thomas de Maizière, Minitre des affaires étrangères allemand, estimant que le point clé était une mise en œuvre rapide de l’accord de l’UE avec la Turquie pour freiner les flux de migrants vers l’Europe. « Il faut renforcer les contrôles et rendre vraiment sûrs les contrôles à la frontière externe de l’UE, et ce faisant, nous sauverons la libre circulation » au sein de l’espace Schengen, a pour sa part déclaré le ministre italien de l’Intérieur Angelino Alfano. Interrogé sur l’hypothèse d’une exclusion de la Grèce de Schengen, il a estimé qu’il ne devait pas « y avoir des petits morceaux d’Europe à l’intérieur, d’autres à l’extérieur », car « ce serait le début d’un effritement. »

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