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Affaire Bygmalion : Nicolas Sarkozy mis en examen

Le président des Républicains a été mis en examen pour financement illégal de sa campagne présidentielle de 2012, à l’issue de douze heures d’audition. Après deux années d’enquête, la justice suspecte l’ancien président de la république d’avoir mis en place un gigantesque système de fausses factures qui lui aurait permis de dépasser le plafond des dépenses de campagne autorisé (fixé à 22,5 millions d’euros). Pour l’instant, le camp sarkozyste minimise cette décision du juge d’instruction. Le dépassement du plafond des comptes de campagne de 2012 a en effet déjà été jugé par le Conseil constitutionnel en 2013. Mais l’enquête Bygmalion, du nom de la société qui organisait ses meetings, s’est élargie à ce qui pourrait être un nouvel ensemble de factures oubliées.

Il n’empêche que cette mise en examen intervient au plus mauvais moment pour Nicolas Sarkozy. L’ancien président était préssenti comme sur le point de se lancer officiellement dans la campagne pour la primaire à droite. Depuis son retour en politique, fin 2014, sa cote de confiance s’est érodée. Toutefois, Sarkozy a été omniprésent médiatiquement ces dernières semaines : un livre, une émission politique sur France 2 et le 20 Heures de TF1. Cela semble produire son petit effet : il grimpe de 2 à 5 points dans les sondages récents, avec une popularité auprès comprise entre 30 et 37% d’opinions favorables. Certains, comme le directeur de rédactions de Valeurs Actuelles, Yves de Kerdrel, estiment que le timing de la justice est « suspect. »

De nombreux internautes ont déterré un tweet de 2014 de Nicolas Sarkozy. « Quand un individu revient pour la 17e fois devant le tribunal, il doit être puni pour l’ensemble de son œuvre » – une phrase prononcée dans un discours à Bordeaux. De fait, ces poursuites s’ajoutent à celles dite des écoutes, dans laquelle l’ancien chef de l’Etat est là aussi mis en examen depuis 2014, notamment pour « corruption active » et « trafic d’influence actif. » Nicolas Sarkozy compte également 32 de ses proches mis en examen, rappelle Mediapart. Attention, cependant, le président des Républicains est présumé innocent, et ce jusqu’à toute éventuelle condamnation par la justice.

 

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