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Brexit : en visite en France, David Cameron peine à convaincre

L’entretien entre M. Cameron et le président français, François Hollande, n’a pas aplani les divergences entre Londres et Paris. François Hollande, Donald Tusk et David Cameron ont travaillé lundi à l’Elysée pour trouver à Bruxelles un accord sur les conditions d’un maintien du Royaume-Uni dans l’Union européenne. La France, qui souhaite éviter un « Brexit », estime cependant qu’il reste « encore du travail. » Les deux dirigeants s’accordent néanmoins à dire que « le pré-accord présenté par le Conseil européen fournit une base solide pour parvenir à un accord », selon le porte-parole du locataire du 10 Downing Street.

Il y a dix ans, David Cameron, nouveau leader de l’opposition conservatrice déchirée par ses divisions, s’était engagé dans un souci d’unité à « cesser de considérer l’Europe comme responsable de tous les maux. » Avec l’implacable montée des eurosceptiques au sein de sa formation, il a dû changer son fusil d’épaule. De même, surfant sur l’hostilité des campagnes britanniques à l’afflux d’immigrants des pays de l’Est, le parti populiste, xénophobe et virulemment anti-européen Ukip progresse. Devant un risque de guerre civile au sein de son parti, il promet en 2013 d’organiser avant 2017 un référendum sur le maintien du pays au sein de l’UE. La boucle est bouclée.

La France est en première ligne pour faire de la réglementation financière un point essentiel des négociations avant le sommet européen décisif de jeudi et vendredi. L’Allemagne est également sur cette ligne. « Nous espérons que ce n’est pas de nature à faire capoter l’accord. Mais il faut s’assurer pour cela que nous ne sommes pas en face d’un différend de fond avec Londres, analogue à celui de 2011 », indique un diplomate français. David Cameron, qui a promis d’organiser prochainement un référendum sur le maintien ou non de son pays au sein de l’Union, sans doute en juin, avait pour sa part réaffirmé, vendredi en Allemagne, croire aux chances d’un accord.

Il y a une semaine, David Cameron a fait monter la peur d’un cran en laissant entendre à ses compatriotes qu’une sortie de l’UE se traduirait par un afflux massif des migrants bloqués à Calais par les contrôles d’immigration. Ces derniers jours, les milieux d’affaires se sont également fait entendre en promettant des jours sombres aux Britanniques s’ils devaient se débrouiller seuls. Quant aux banques américaines Goldman Sachs et Citi, elles tablent sur une dépréciation de 15 à 20% de la livre Sterling en cas de victoire du « non » à l’Europe.Les eurosceptiques ont immédiatement dénoncé une campagne de la peur. »

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