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EDF et l’ASN poursuivent la campagne « iode 2016 »

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Démarrée en janvier dernier, la campagne « iode 2016 », organisée conjointement par l’Etat, l’ASN et EDF, vient de commencer à Civaux, dans la Vienne, et a pour objectif de renforcer la culture de radioprotection des riverains de la centrale nucléaire.

Le 9 février dernier, le service médical de la centrale nucléaire de Civaux (Vienne) recevait les nouveaux comprimés d’iode, permettant de protéger la thyroïde de l’iode radioactif rejeté dans l’atmosphère en cas d’accident nucléaire. L’opération, comme partout en France depuis le mois de janvier dernier, vise à renouveler les stocks de comprimés distribués en 2009 et qui arrivent cette année à péremption.

Près de 500.000 foyers vont en bénéficier

Jean-Jacques Kowalski, médecin du travail rattaché à la centrale de Civaux, estime que le point de départ, psychologique en tout cas, de ces distributions de comprimés n’est autre que l’accident nucléaire de Tchernobyl. Et se veut rassurant : « On sait très bien qu’il y a eu des cancers de la tyroïde chez l’enfant sans prise d’iode, alors qu’en Pologne à côté on a donné de l’iode et il n’y a pas eu de cancers. » Dans les 10 kilomètres alentours, les habitants – riverains et établissements recevant du public – ont six mois pour réclamer leurs boites de comprimés. Sandrine Rigaud, pharmacienne à Civaux, reconnaît qu’il faut parfois « les stimuler pour qu’ils puissent venir, alors que des gens ne jugent pas nécessaire d’avoir ces cachets ou oublient tout simplement. »       

C’est effectivement à titre préventif que ces cachets sont distribués au plan national par l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) et EDF, aux habitants des 500 communes qui se situent à moins de 10 kilomètres d’une centrale nucléaire. Près de 500.000 foyers tricolores vont ainsi recevoir un courrier les invitant à retirer gratuitement leurs comprimés d’iode en pharmacie.  

« Le nucléaire a toute sa place » dans le mix énergétique français

L’ASN a également fait savoir que des stocks supplémentaires seront répartis sur l’ensemble du territoire national afin de couvrir les besoins de toute la population.  Pour l’Autorité, en effet, « il ne s’agit pas seulement d’une campagne de distribution d’iode mais aussi d’une campagne d’information sur le risque nucléaire » déclare son directeur général adjoint Alain Delmestre. Du côté d’EDF, gestionnaire et exploitant des sites nucléaires en France, on estime qu’il est primordial de tenir informées les personnes qui habitent aux alentours des centrales, même si les risques d’accident sont très faibles. « Il est bien évident que l’acceptabilité du nucléaire en France est due à sa maitrise publique » déclarait Marie-Claire Cailletaud, ingénieure et dirigeante de la CGT-Energie, après l’accident de Fukushima. Avant de s’attarder sur l’avenir énergétique de l’Hexagone, qui devra selon elle « prendre en compte toutes les énergies disponibles » dont les renouvelables. Seulement, « tant que nous ne saurons pas stocker l’électricité, [ces énergies] seront contraintes à être complétées par un autre mode de production d’électricité, [et] nous considérons que l’énergie nucléaire a toute sa place. »

A l’heure de la transition énergétique, et alors que la France a parfaitement rempli son rôle de présidente de la COP21, le nucléaire apparaît comme un choix stratégique en termes de politique environnementale. Contrairement à l’Allemagne, dont la sortie du nucléaire a entrainé une hausse de la consommation de charbon et donc des émissions de CO2, la France affiche un mix électrique très peu émetteur en dioxyde de carbone. Le nucléaire est en effet une source d’énergie qui rejette moins de 5 grammes de dioxyde de carbone par kilowattheure produit (contre 1.000 grammes pour les centrales thermique à charbon). Avec le concours des énergies renouvelables (hydraulique et, dans une moindre mesure mais de plus en plus, solaire et éolien), le nucléaire permet à 90% de la production électrique française d’être peu émettrice de CO2.   

 

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