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L’énergie, un secteur en pleine mutation en France

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Esquissé depuis quelques années et naturellement réaffirmé lors de la COP21, mais également dans sa loi relative à la transition énergétique, la France a un rôle de premier plan dans la lutte contre le réchauffement climatique. Son secteur de l’énergie répond d’ailleurs présent aux nouveaux enjeux fixés par le gouvernement.

Si les émissions de gaz à effet de serre peuvent avoir une origine naturelle, une grande majorité d’entre elles sont cependant à mettre sur le compte des activités humaines. C’est la raison pour laquelle, aujourd’hui, l’enjeu des discussions internationales est centré sur une transition vers une économie décarbonée, comme le montre l’issue de la COP21. Et au cœur de cette transition se trouve logiquement le secteur de l’énergie. Pendant longtemps l’homme a consommé des réserves énergétiques finies : des matières fossiles (au premier rang desquelles le pétrole) réparties de manière aléatoire sur la planète, mais malheureusement trop néfastes pour l’environnement. Aussi, en même temps que les avancées technologiques, les idéologies énergétiques ont évolué.

L’énergie française de plus en plus renouvelable

Aujourd’hui, un grand changement de paradigme est à l’œuvre dans le secteur de l’énergie. Mû par un besoin impérieux de construire un monde plus durable, et malgré l’effondrement des prix du pétrole et du charbon, tous les regards se tournent vers les énergies renouvelables. L’objectif est on ne peut plus clair : diminuer drastiquement la combustion d’énergies fossiles pour rester sous la barre des 2°C d’augmentation des températures terrestres.

Selon les chiffres publiés il y a quelques semaines par Bloomberg New Energy Finance, les énergies renouvelables ont bénéficié d’une importante dynamique en 2015 : les investissements dans le secteur ont augmenté de 3 % par rapport à 2014. Les volumes des nouvelles capacités installées de l’éolien et du solaire ont suivi la même tendance : 30 % de plus que la puissance mise en service en 2014.

Il est évident que les évolutions de secteur de l’énergie poussent les énergéticiens à opérer de profonds changements stratégiques. En France, l’électricien EDF a par exemple présenté en septembre dernier son ambitieux projet Cap 2030 ; objectif : s’adapter aux enjeux climatiques actuels en doublant la capacité de production renouvelable du groupe d’ici une quinzaine d’années. Ces ambitions bas carbone ne sont que la continuité de la stratégie développée par EDF depuis plusieurs années avec l’utilisation de l’énergie nucléaire (énergie décarbonée qui permet à la France d’avoir un mix énergétique peu émetteur de CO2). 

« 1 000 à 2 000 recrutements annuels » chez EDF

En plus d’être propre, le nouveau système énergétique mondial se devra également d’être optimisé en termes de ressources. Pour ce faire, de nombreux pays misent sur le déploiement des réseaux électriques intelligents, censés assurer un meilleur équilibre entre l’offre et la demande. Et ainsi générer d’importantes réductions de la consommation énergétique.

Selon une étude réalisée par le cabinet Accenture, les opérateurs d’électricité pourraient d’ailleurs générer jusqu’à 380 milliards d’euros de valeur nouvelle par an d’ici 2030, en faisant glisser leur modèle économique vers des activités centrées sur la sobriété énergétique (comme la fourniture de service de gestion de l’énergie, ou un repositionnement autour de l’électricité décarbonée). Des opérateurs historiques comme GrDF (avec son compteur communicant Gazpar) ont d’ores et déjà entamé un glissement vers ces services d’efficacité énergétique, qui sont désormais une composante essentielle de leur offre.

Ces orientations stratégiques ne sont pas sans conséquences sur l’emploi ; Areva, et plus récemment EDF, ont annoncé des réajustements en termes de ressources et d’effectifs. Le second, après avoir présenté son offre ferme de rachat de l’activité réacteurs du premier, a affirmé qu’il procéderait à la suppression de 3 500 emplois – sans aucun licenciement cependant. Une annonce qui intervient après une croissance continue et significative de ses effectifs – 9 % entre fin 2010 et fin 2014. Durant cette période, d’importants recrutements ont été réalisés ce qui a permis de sécuriser les compétences indispensables aux activités du groupe, à la suite de nombreux départs en retraite.

EDF compte d’ailleurs rester « un recruteur important en France dans les années à venir », estime Marianne Laigneau, Directeur Exécutif Groupe en charge de la Direction des Ressources Humaines. « 1 000 à 2 000 recrutements [sont] prévus chaque année entre 2016 et 2018 sur les métiers cœurs et les métiers en développement tel que le numérique », confirme-t-elle. C’est déjà le cas mais, à terme, effectivement, énergie et numérique sont appelés à collaborer de manière durable.

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