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Travail des enfants : le combat continue en Côte d’Ivoire

Alors que son nouveau plan national de lutte contre le travail des enfants vient à peine d’être dévoilé, la Côte d’Ivoire recueille déjà le fruit de ses efforts passés. Des efforts humains et financiers qui ne doivent pas s’arrêter là et que le gouvernement ainsi que les acteurs de terrain, dont la fondation Children of Africa présidée par Dominique Nouvian, comptent encore approfondir. 

Mardi 15 décembre 2015 se tenait à Abidjan la Cérémonie de présentation officielle du Plan d’Action National 2015-2017 de lutte contre les pires formes de travail des enfants par Dominique Nouvian. « L’élaboration et la mise en œuvre du nouveau Plan d’Action National 2015-2017, devra nous permettre de consolider les acquis et de poursuivre les actions engagées pour une réduction significative du phénomène à l’échéance 2017 », s’est exprimée la Première Dame. Enjeu majeur du prochain plan : la scolarisation des enfants de 6 à 16 ans, rendue obligatoire par le gouvernement ivoirien en septembre dernier. Cette réforme de taille nécessite encore nombre de mesures complémentaires, de la construction d’infrastructures de base (bâtiments scolaires, cantines, logements pour les enseignants), à la fourniture de matériel scolaire, en passant par une meilleure formation des enseignants et une sensibilisation des familles pour qu’elles laissent leurs enfants aller à l’école. 

L’Union africaine félicite la Côte d’Ivoire

La présentation du nouveau plan a également été l’occasion de souligner la réussite du précédent plan national qui couvrait la période 2012-2014. 90% des activités inscrites au programme de ce plan national ont été réalisées, ce qui a nécessité un effort financier de plus de 7 milliards de FCFA de la part de l’Etat. Les contributions des partenaires se sont quant à elles élevées à 2,4 milliards de FCFA et ont permis la construction de salles de classe près des zones de récoltes cacaoyères. Yao Sylvie, secrétaire exécutive du Comité de lutte contre la traite et l’exploitation des enfants, a par ailleurs indiqué que depuis 2013, 41 personnes ont été déférées à la maison d’arrêt et de correction d’Abidjan pour des faits liés à la traite des enfants, 18 autres condamnées et 30 trafiquants arrêtés. 

Dominique Nouvian a souligné l’écho international de cette action et de ces résultats prometteurs qui « ont conduit le Département d’Etat des Etats-Unis, dans son rapport annuel sur la traite des personnes, à reclasser notre pays dans la catégorie 2, qui correspond aux pays faisant des efforts significatifs pour éradiquer ce fléau ». Le Département d’État américain n’est pas le seul à avoir salué les efforts du gouvernement ivoirien et de ses partenaires. Le rapport périodique de mise en œuvre de la Charte africaine des droits et du bien-être des enfants, à laquelle la Côte d’Ivoire a adhéré en 2004, a été salué par l’Union africaine. Un signe que la Côte d’Ivoire « est une nation protectrice des droits de l’enfant » selon Mamadou Doumbia, responsable du Réseau des acteurs des médias pour la protection des droits de l’enfant (Rademe). 

La mobilisation se poursuit derrière Dominique Nouvian

Mais le combat ne s’arrête pas là et les ONG comme Children of Africa doivent rester mobilisées. La Première Dame le sait et une nouvelle réflexion doit notamment être lancée sur les enfants qui aident ponctuellement leurs parents. « Pour cette catégorie d’enfants qui fait du travail socialisant et apprend le métier familial, nous comptons intensifier la sensibilisation auprès des parents » a-t-elle indiqué. Deux tiers des enfants travailleurs sont en effet des enfants de paysans qui vont à l’école mais accompagnent occasionnellement leurs parents dans leurs activités, après les heures de cours. Sur ce point, Dominique Nouvian a été claire : le but n’est pas d’empêcher les enfants d’apporter une aide ponctuelle, souvent cruciale pour leurs parents. « On ne doit pas faire l’amalgame entre les enfants qui vont aider leurs parents durant la période des vacances ou parfois aux heures creuses et les enfants qui travaillent de façon permanente dans les plantations. C’est pourquoi nous travaillons avec les producteurs de la filière café-cacao pour trouver la bonne formule ». En parallèle, la Première Dame s’est donc engagée à mener une réflexion sur la définition des enfants victimes de la traite et de l’exploitation. Une réflexion qui sera menée conjointement avec le Bureau international du travail, à Genève, où Dominique Nouvian a indiqué vouloir se rendre très bientôt.

Engagée sur plusieurs fronts, Dominique Nouvian indique que « les questions relatives au bien-être des personnes vulnérables ont toujours été une de [s]es principales préoccupations. » Après avoir créé Children of Africa en 1998, elle a lancé en 2011 le Fonds d’Appui aux Femmes de Côte d’Ivoire (FAFCI), pour lier le développement des enfants à celui de leurs parents. Le Fonds a en effet permis à plus de 50 000 femmes de lancer leurs propres activités génératrices de revenus. Récemment, la Première Dame a également été nommée Ambassadeur Spécial de l’ONUSIDA pour l’élimination de la transmission mère-enfant du VIH, grâce à son engagement contre le fléau du sida en Afrique. 

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