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Des migrants tentent un passage en force à la frontière entre la Grèce et la Macédoine

Lundi 29 février, un groupe de 300 personnes, dont des femmes et des enfants, ont forcé un cordon de police grec et enfoncé une partie de la barrière de barbelés marquant la frontière avec la Macédoine. Des policiers macédoniens ont fait usage lundi de grenades lacrymogènes pour disperser la foule qui tentait de forcer la frontière. Ces derniers ont répliqué par des jets de pierres. Ces heurs accompagnent les tensions autour de la fermeture des frontières, un sujet qui divise l’Union européenne, notamment l’Autriche et la Grèce.

Au poste-frontière d’Idomeni en Grèce, plus de 7 000 migrants sont bloqués à cause des restrictions imposées par plusieurs pays. C’est quatre fois plus élevé que la capacité des deux camps de la localité et de nombreuses personnes doivent dormir dans les champs.  Après l’Autriche, premier pays à avoir imposé des quotas journaliers, la Croatie, la Slovénie, membres de l’UE, ainsi que la Macédoine et la Serbie ont décidé à leur tour la semaine dernière de limiter le nombre de migrants autorisés sur leurs territoires, provoquant des protestations d’Athènes.

La chancelière Angela Merkel a regretté dimanche la décision « unilatérale » de l’Autriche, prise avant une réunion ministérielle européenne jeudi dernier à Bruxelles. « Pouvez-vous sérieusement croire que les pays de [la zone] Euro ont combattu jusqu’au bout pour que la Grèce reste dans l’Euro (…) pour qu’un an plus tard, au final, on laisse pour ainsi dire la Grèce plonger dans le chaos ? Mon foutu devoir et mon obligation est que cette Europe trouve un chemin commun. » Un ton inhabituellement virulent chez la chef de file allemande.

« L’Autriche n’a de leçon à recevoir de personne » a répliqué la ministre de l’Intérieur autrichienne, Johanna Mikl-Leitner. A Genève, le secrétaire général et le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Zeid Ra’ad Al Hussein, ont dénoncé le « discours de haine » de certains dirigeants. Ce dernier a déploréque les migrants, déjà traumatisés par les « atrocités » commises dans leur pays, doivent en outre affronter, à leur arrivée en Europe, une « xénophobie » croissante.

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