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Htin Kyaw, nouveau président birman

Après son éclatante victoire lors des législatives de novembre 2015, la Ligue nationale pour la démocratie (NLD) était certaine de pouvoir faire élire son candidat malgré la présence au Parlement d’un quart de députés militaires non élus. La formation d’Aung San Suu Kyi avait en effet remporté près de 80% des sièges parlementaires lors des législatives du 8 novembre. C’est chose faite depuis ce matin. Choisi pour sa loyauté envers Aung San Suu Kyi, Htin Kyaw, fils d’un poète birman très célèbre, a pris la tête de la nation birmane. Son père fut candidat de la NLD aux élections de 1988 – la junte n’a jamais reconnu l’éclatante victoire de la NLD – et son beau-père fut l’un des fondateurs du parti et l’un de ses porte-parole.

Jamais élu lui-même, cet ancien professeur de l’université d’économie de Rangoun a occupé un poste au ministère des Affaires étrangères à la fin des années 1970, donc a déjà une certaine connaissance des rouages de l’administration.

Présent aux côtés d’Aung San Suu Kyi à sa libération en novembre 2010 lorsqu’elle adresse ses premiers mots à la foule devant sa maison, il se chargera de jouer à l’occasion les chauffeurs personnels pour elle. Le président et le nouveau gouvernement, dont la composition devrait être annoncée dans les jours qui viennent, prendront leurs fonctions le 1er avril. Les deux autres candidats, celui de la chambre haute et celui présenté par les militaires, vont devenir vice-présidents. Ils ont respectivement obtenu 79 voix et 213 voix.

Suu Kyi, ne pouvait pas accéder à la magistrature suprême en raison d’une disposition de la Constitution birmane – ses enfants ne sont pas de nationalité birmane. Elle avait affirmé qu’elle était prête à exercer le pouvoir par personne interposée. Mais depuis plusieurs semaines, des rumeurs récurrentes indiquent qu’elle pourrait occuper un poste clé dans le prochain gouvernement. Pour l’heure, la dame de Rangoun, députée, a simplement déjà prévenu qu’elle serait « au-dessus » du président, sans préciser si elle serait ministre. Cela augure d’un difficile positionnement pour lui, notamment sur la scène internationale, où Aung San Suu Kyi sera sans doute l’interlocuteur privilégié.

A noter que l’armée reste l’institution de la plus puissance du pays et contrôle les ministères les plus importants.

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