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Revers pour Angela Merkel lors de trois élections régionales

Les électeurs ont désigné leurs représentants dans trois Parlements régionaux dimanche. Ce scrutin était pressenti comme un indicateur de la popularité de la coalition au pouvoir après la violente controverse au sujet de l’accueil des migrants en au sein de l’Union Européenne, soutenu mordicus par la Chancelière. La pilule est amère. Dans son fief historique du Bade-Wurtemberg, dans le sud-ouest du pays, l’Union chrétienne-démocrate (CDU) d’Angela Merkel n’arrive que deuxième, tout comme en Rhénanie-Palatinat, dans l’ouest. Dans l’est, en Saxe-Anhalt, les conservateurs remportent le vote de justesse.

Partenaires de la CDU au gouvernement, les sociaux-démocrates ont aussi connu une soirée très difficile. S’ils arrachent la victoire en Rhénanie-Palatinat à la protégée d’Angela Merkel, Julia Klöckner, le SPD est laminé dans les deux autres régions, avec entre 12 et 13% des voix seulement en Bade-Wurtemberg et Saxe-Anhalt. Ces résultats apparaissent comme un coup de semonce pour les deux grands partis qui dominent la vie politique du pays depuis 70 ans.

L’Alternative pour l’Allemagne (AfD), qui a principalement pour ne pas dire exclusivement basé sa campagne électorale sur le refus de la politique d’accueil des réfugiés d’Angela Merkel, a obtenu un résultat historique : 12,6% des voix en Rhénanie-Palatinat, 15,1% à Bade-Wurtemberg et même près de 25% en Saxe-Anhalt. Le très jeune parti, créé il y a 3 ans, est en lutte contre la politique d’accueil des réfugiés a ainsi fait une entrée fracassante dans la moitié des assemblées régionales, et pourrait bien rejoindre le Bundestag dans an et demi lors des élections législatives.

Il faut néanmoins relativiser ce recul : Les partis de la gauche ont d’avantage été victimes de ces élections. Le résultat de Die Linke (Gauche radicale) est encore plus catastrophique, le parti n’a pas réussi à dépasser le seuil de qualification dans les deux Lands de l’ouest, mais a également connu une chute amère (-7%) dans un de ses principaux fiefs, la Saxe-Anhalt.

Ces élections ont également montré une croissance de la participation électorale, qui est très probablement l’expression de la discussion intense et de la polarisation de la société allemande concernant la crise des réfugiés. C’est pour cette raison que la montée de l’AfD pourrait être lue comme un affront envers la politique d’Angela Merkel. Mais il est parallèlement intéressant de remarquer que près de trois électeurs sur quatre de l’AfD ont défini leur choix comme étant un vote de protestation, et non pas un réel soutien du programme politique du parti.

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