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Barack Obama s’engage contre le Brexit

Pour sa première visite au Royaume-Uni depuis cinq ans, et sans doute la dernière en tant que président américain, Barack Obama a surpris les observateurs en prenant parti dans la vie politique locale. Si d’ordinaire, un président étranger prend soin de ne pas froisser de susceptibilités, ce dernier a lancé un avertissement direct à ses « amis » britanniques. « L’Union européenne ne réduit pas le pouvoir du Royaume-Uni, elle le magnifie », estime-t-il.

Le Royaume-Uni « perdrait de son influence mondiale » s’il décide de quitter l’UE à l’issue du référendum organisé sur la question le 23 juin. Quant à négocier un accord commercial avec les Etats-Unis, « cela pourrait prendre cinq ans, dix ans avant que nous puissions faire quelque chose », a-t-il ajouté. Vendredi, il avait déjà prévenu que le Royaume-Uni serait « en queue de peloton », en matière de commerce avec les Etats-Unis en cas de Brexit, lors d’une conférence de presse au côté du Premier ministre britannique David Cameron qui est pour le maintien dans l’UE.

Leader du camp eurosceptique parmi les conservateurs britanniques, Boris Johnson – l’actuel maire de Londres – a vivement réagi à ces commentaires, en publiant une tribune dans le « Sun. » Il y dénonce l’ « hypocrisie » de Barack Obama. Celui qui est considéré comme le probable successeur de David Cameron en cas de défaite du Premier ministre au référendum n’y va pas par quatre chemins : « Quelques-uns ont dit qu’il snobait les Britanniques », écrit Boris Johnson. « D’autres disent que c’est le symbole de l’aversion ancestrale de l’Empire britannique d’un président en partie kényan. »  

Pour le maire de Londres, cela expliquerait une supposée « antipathie ancestrale pour l’empire britannique. » CE dérapage lui a vallu les foudres des europhiles sur twitter : « Le commentaire de Boris sur les racines kényanes d’Obama n’est qu’un exemple supplémentaire du racisme des conservateurs », a écrit sur Twitter le travailliste John McDonnell. « Il devrait le retirer. » Un autre travailliste, Chuka Umunna, a déclaré que « Johnson a montré pourquoi il est totalement inapte à devenir Premier ministre. » Le petit-fils de Churchill, Nicholas Soames, un député conservateur europhile, a également dénoncé sur Twitter les « propos stupides, insignifiants et vides » du maire de Londres.

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