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Brésil : les députés ouvrent la voie à la destitution de Dilma Rousseff

Dilma Rousseff, présidente du Brésil depuis 2010 et dauphine de l’ancien chef de l’Etat Luiz Inacio Lula da Silva, est au bord du gouffre. Les députés brésiliens ont ouvert dimanche la voie d’une destitution de la dirigeante en séance plénière de la Chambre des députés. L’opposition, qui portait cette motion, avait besoin des deux tiers des voix pour renvoyer la balle de la destitution au Sénat. Elle est finalement parvenue à recueillir 367 voix, contre 167 – soit 71,5% du total des voix (abstentions, absences et autres comprises).

La votation s’est déroulé dans une ambiance survoltée tant à l’intérieur du Congrès qu’à l’extérieur. Devant le parlement brésilien, à Brasilia, 18.000 manifestants en vert et en jaune favorables à la destitution faisaient face à 10.000 fidèles supporters de la présidence, soigneusement séparés par ce que beaucoup de manifestants qualifiaient de « Mur de Berlin » que la police avait mis en place tôt dans la journée pour éviter des affrontements entre manifestants.

Dilma Rousseff est accusée de maquillage des comptes publics en 2014, année de sa réélection, et en 2015, pour masquer l’ampleur de la crise économique. Mais elle nie avoir commis un crime dit « de responsabilité » et dénonce une tentative de « coup d’état » institutionnel. Le vice-président Michel Temer, 75 ans, son ex-allié centriste et désormais rival, assumerait alors ses fonctions et formerait un gouvernement de transition.

Cette bataille politique, qui intervient alors que le Brésil est plongé dans sa plus grave récession économique depuis les années 1930, a divisé ce pays de 200 millions d’habitants comme jamais depuis la fin de la dictature militaire en 1985. Cette crise a en outre dégénéré en conflit ouvert entre Dilma Rousseff et Michel Temer. Une série d’erreurs, diplomatiques, économiques et politiques, ont sérieusement écorné la popularité de la dirigeante. Dilma Rousseff, première femme présidente du Brésil, est en mauvaise passe depuis sa réélection. Sa popularité s’est effondrée en 2015 à un plancher historique de 10%. Plus de 60 % des Brésiliens souhaitent aujourd’hui son départ.

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